Une vive tension a prévalu ce lundi matin 6 fevrier dans la ville de Goma (Nord-Kivu). Des manifestants en colère, en majorité de jeunes ont barricadé toutes les artères principales de la ville. Du coup, écoles, magasins, boutiques, banques et stations-services n'ont pas fonctionné. Ces manifestants, en furie, réclamaient le retrait de la force militaire de la Communauté de l'Afrique de l'Est, (EAC) du sol congolais. La police a été déployée pour dégager toutes les voies d'accès en ville.
C'est tôt ce matin sur l'artère principale qui relie le centre-ville au Nord de la ville jusqu'au quartier Ndosho en passant par l'institut de Goma, que les manifestants ont placé des gros cailloux et autres barricades sur la voie publique interrompant le trafic urbain et bloquant tout accès au centre-ville.
Au rond-point communément appelé " INSTIGO " la situation s'est vite détériorée. Le reporter de Radio Okapi aperçu une foule compacte des manifestants à laquelle se sont joints quelques élèves, qui plaçaient sur la route des gros cailloux et une géante colonne en fer arrachée d'un panneau publicitaire. Ils ont complètement bloqué le passage aux camionneurs, aux motards ainsi qu'à quelques piétons les plus courageux, qui tentaient de circuler.
Tous les manifestants scandaient des slogans hostiles contre l'inaction de la force régionale de l'EAC depuis son arrivée à Goma et dans le territoire de Nyiragongo.
Un peu plus loin de là, à Afya Bora et au croisement marché Alanine, la police a tenté de dégager la voie publique et de disperser les manifestants à l'aide de gaz lacrymogène mais en vain. Leur nombre ne faisait qu'augmenter et au fur et à mesure qu'ils s'employaient à placer d'autres obstacles sur la route.
Tout près du croisement de "l'entrée du président " qui donne accès au gouvernorat de province l'ambiance était la même. Décor similaire également au quartier Ndosho au sud de la ville.
Pour calmer la tension, le gouverneur de province, le lieutenant-général Constant Ndima, est allé personnellement à la rencontre des manifestants aux points chauds de la ville pour les appeler au calme mais jusqu'en fin de la matinée la tension restait toujours perceptible à Goma.