Le directeur de la division des droits de l'homme de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma), Guillaume Ngefa-Atondoko Andali, a été déclaré " persona non grata " et " devra quitter le territoire national dans un délai de 48 heures ", ont indiqué les autorités maliennes dans une déclaration publiée le 5 février.
La décision des autorités maliennes intervient après un discours violemment critiqué par la junte prononcée par une défenseure des droits humains malienne, qui a dénoncé il y a dix jours aux Nations unies la situation sécuritaire du pays et l'implication, selon elle, des nouveaux alliés russes de l'armée nationale dans de graves violations.
" À l'occasion des différentes sessions du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Mali, les actions de M. Andali ont consisté à sélectionner des usurpateurs s'arrogeant le titre de représentant de la société civile malienne, en ignorant les autorités et les institutions nationales ", dit le communiqué.
La note, qui considère un tel comportement comme une " action déstabilisante et subversive ", indique que le gouvernement malien a donné 48 heures au chef de la Minusma, ressortissant de la République démocratique du Congo, pour quitter le territoire malien.
La Minusma a été créée en 2013 pour aider à stabiliser un Etat menacé d'effondrement sous la poussée jihadiste, protéger les civils, contribuer à l'effort de paix, défendre les droits humains. Mais la situation sécuritaire n'a cessé de s'aggraver au Mali.
Avec l'extension de son mandat en 2019 au centre du pays particulièrement touché par les violences, la mission, privée désormais du soutien d'opérations étrangères, notamment de la France qui s'est retirée en août, " a fait de son mieux " mais " a été poussée au-delà de ses limites ", a noté le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, dans un rapport remis il y a environ deux semaines.
Signalons que de nombreux pays ont décidé ces derniers mois d'arrêter ou de suspendre la participation de leurs soldats, comme la Suède, l'Égypte, la Côte d'Ivoire et l'Allemagne dont le ministre de la Défense a estimé que le maintien des forces de son pays " au Mali jusqu'en mai 2024 n'avait aucun sens dans les conditions actuelles " car les troupes ne peuvent y remplir leur mission.