Ngaye — Le maire de la commune de Mékhé, Magatte Wade, a souligné l'importance de renforcer les capacités des cordonniers en termes de conception et de géométrie, afin de conserver les spécificités d'un métier qui transcende les origines sociales dans cette localité de la région de Thiès (ouest).
"Aujourd'hui, à Ngaye Mékhé, la cordonnerie est un métier qui a fini par transcender les origines sociales des gens, alors qu'auparavant, elle était réservée à une catégorie de personnes", a déclaré Maguette Wade.
Recevant une équipe de l'APS en perspective du Conseil des ministres délocalisé prévu à Thiès, mercredi, le maire de Mékhé a notamment évoqué les potentialités dont regorge sa commune sur les métiers de la peau et du cuir.
"Ce que nous avons ici, c'est un patrimoine culturel, faisant que nous sommes imbattables dans ce domaine", s'est-il félicité, en invitant les autorités à accélérer le processus d'industrialisation du secteur dans une perspective de créer plus de valeur ajoutée.
Il a insisté sur le fait que près d'un tiers des habitants de la commune de Ngaye Mékhé vivent directement ou indirectement de l'artisanat, avec quelque 280 ateliers brassant un chiffre d'affaires de près de 10 milliards de francs CFA par an.
Saluant le savoir-faire des artisans de Ngaye entretenu depuis des générations, Maguette Wade ajoute que de jeunes artisans de la commune ont été envoyés en Italie pour s'initier aux techniques les plus modernes, en appoint aux savoirs ancestraux sur la maitrise du cuir.
"Les Chinois ont beau venir ici nous copier, ils ne pourront jamais se substituer à une culture", a-t-il poursuivi, en faisant allusion au label de la cordonnerie de Ngaye connue pour ses chaussures de qualité.
Dans cette perspective de modernisation, Magatte Wade a annoncé la mise sur pied prochainement d'un centre de formation sur les métiers du cuir à travers un financement de 1, 5 milliard de francs CFA de la Banque africaine de développement.
Ce centre va offrir aux pensionnaires dans un premier temps une formation certifiante pour ensuite passer à des formations diplômantes
Le maire de la commune de Ngaye Mékhé prône également un renversement de la tendance en vue de valoriser davantage le "fait-main" au Sénégal.