Ce lundi 6 janvier 2022, les élèves du CFP ont fait un bref mouvement de foule pour montrer leur amertume vis-à-vis du manque d'enseignants et de l "absence de pratique dans leur formation pour les uns et la non réinscription à date encore pour les recalés des derniers examens soit 10 sur 11.
Excédés, ils ont préféré bouder les cours ce lundi impulsant une mobilisation générale qui a nécessité la présence de l'inspecteur régional de l'enseignement technique Balla Moussa Keita.
Autour du mât de l'institution, l'inspecteur a tenté de convaincre en alignant des arguments à sa disposition.
" Nous demandons les niveaux bac et université parce que tout le monde sait que le coût d'un technicien est au dessus de celui d'un théoricien et la souffrance que vous endurez sur les bancs n'est pas la même, c'est vous qui développez un pays et non eux.
Nous sommes vers l'institution de la bourse d'entretien et bientôt de la bio métrisation et cela permettra de décanter, il y a des gens installés officiellement et d'autres qui ne le sont pas nous le savons tous donc donnez nous le temps de normaliser.Votre mouvement pour moi n'est pas une grève mais un débrayage et j'aurais voulu qu'ellel ait une autre forme que par exemple deux ou trois d'entre vous viennent rencontrer la direction... "
Après ce speech peu convaincant aux yeux des apprenants, ils se sont à leur tour exprimés sous le sceau de l'anonymat :
" Jusque là on ne s'est pas réinscrit et nous portons encore l'étonnement de notre échec de l'an dernier 1 seul admis sur 11.Ici nous avons des problèmes ni enseignants, ni matériel de travail, c'est impossible. Et les enseignants font croire à la direction que tout va bien... "
Après cet apprenti mécanicien, deux de ses camarades du département électricité notamment une fille et un garçon ont aussi crié leur ras-le-bol :
" Nous manquons de professeurs et ceux qui sont là s'efforcent juste à enseigner... " s'exclame le garçon et à la fille de renchérir :
" Les enseignants sont vieux et dépassés, nous ne connaissons pas le passé et ils ne savent rien du présent, nous sommes là à 8H pour les cours, ils viennent à 10H au plus tot, les machines sont vieilles et en rade ou ont été vendues , nous faisons 100% de théorie... "Martèle une jeune dame.
" Les deux enseignants que nous avons sont Doumbouya et ,Mouctar, ils nous font beaucoup de matières... "
Et justement, l'un de ces enseignants, Mouctar Diallo a été agressé par certains élèves ce matin, alors qu'il voulait les empêcher de sortir pendant son cours.
Il a été blessé au visage et conduit à l'hôpital pour de soins.
Une petite visite des lieux nous a permis de poser un constat allant dans le même sens que les élèves à savoir que le matériel est vétuste et en rade parfois des années, par endroit ce sont les élèves qui conçoivent certains outils legers d'apprentissage.
Quand nous quittions sous presse, les élèves n'avaient pas encore repris les cours.