Y-a-t-il un lien direct entre le renforcement de la puissance de feu des troupes gouvernementales - en avions de chasse et en véhicules blindés légers notamment - et la fusion annoncée pour le 8 février 2023 des mouvements armés de la CMA ( indépendantistes, autonomistes etc) dans le septentrion malien ?
D'aucuns répondent par l'affirmative, dans la mesure où les autorités de transition et les groupes rebelles semblent avoir enterré - c'est du moins l'impression qui se dégage - l'Accord d'Agler . Puisque la rhétorique est plutôt en faveur de l'affrontement armé des deux côtés. Les récentes sorties de Lyad Ag Ghali, la figure touareg la plus en vue, le montrent bien. Ce dernier a suffisamment communiqué sur la netteté de la rupture avec les autorités de transition à Bamako. Notamment avec des images de propagande mettant en scène des prises de guerre, des ralliements et théâtres d'opérations à son avantage.
Avec cette fusion, les groupes rebelles mettent ainsi à exécution la menace d'un mouvement qui travailleraient clairement à la partition du Mali. Notamment le jeudi 22 décembre 2022, lorsque le Cadre stratégique pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD) composé de la Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA), de la Plateforme du 14 juin 2014 d'Alger et de la Coordination des Mouvements de l'Inclusivité (CMI) avait décidé, jeudi, de suspendre sa "participation au mécanisme de suivi de l'Accord de paix intermalien, jusqu'à la tenue d'une réunion avec la médiation internationale dans un terrain neutre". " l'absence de volonté politique des autorités à appliquer l'Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d'Alger signé en 2015 " avait été la raison évoquée par ledit cadre.
Pendant ce temps, Bamako Parabellum. En attendant que la Cedeao - qui semble atone pour le moment depuis le dénouement de l'affaire des 49 militaires ivoiriens - trouve le moyen de relancer véritablement le dialogue avec le gouvernement malien de transition, l'évolution de la situation sur les bords du Djoliba reste dominée par le face-à-face entre Assimi Goïta et l'imam Mahamoud Dicko d'une part et entre les Fama et les indépendantistes d'autre.