Comme il l'avait annoncé, vendredi dernier, le collectif "Sunu'y milyaar du rees" a déposé hier, lundi 6 février 2023, sa plainte, pour "détournements de deniers publics", "mise en danger de la vie d'une personne", "crime contre l'humanité" et "génocide économique" sur la table du Procureur de la République, contre les personnes citées dans le rapport de la Cour des comptes sur les Fonds FORCE Covid-19 qui a fait état de "manquements sur la gestion de ces fonds".
"Deux catégories de plaintes ont été déposées, au nom de tous ces Sénégalais qui pensent que le rapport de la Cour des comptes ne doit pas être un rapport de plus. Il ne doit pas, comme d'habitude, terminer sa course sous le coude du président de la République ou bien dans les tiroirs du Procureur de la République parce que les faits dont il est question ont eu une incidence sur la vie de centaines voire de milliers de Sénégalais avec la Covid-19", a déclaré Aliou Sané, membre du collectif, à sa sortie du bureau du Procureur de la République.
Selon lui, plusieurs plaintes ont donc été déposées. "Déjà, nos conseillers nous avaient suggérés de faire porter cette plainte de façon symbolique par 50 citoyens dont certaines personnalités de la société civile telles que le doyen Alioune Tine, Sadikh Niasse et d'autres. Mais, vu l'engouement des Sénégalais, surtout ceux de la diaspora, nous avons dus porter ce nombre à 110 citoyens. Mais, au-delà de cette plainte collective, il y a aussi les plaintes individuelles que les citoyens ont tirées d'eux-mêmes et remplies", a fait savoir Aliou Sané.
Sur l'ouverture des enquêtes dans le cadre du rapport de la Cour des comptes, annoncée par le Procureur de la République, à travers un communiqué rendu public hier, lundi 6 février 2023, Aliou Sané reste sceptique. "S'il n'y avait pas de rupture de confiance entre le gouvernement et le peuple sénégalais, on aurait tout de suite dit que c'est très bien ; mais, malheureusement non et surtout que le Procureur attend que le peuple sénégalais réengage le combat pour que le travail juridique et judiciaire soit fait sur ce dossier-là", regrette le membre du collectif "Sunu'y milyaar du rees".
Et d'ajouter : "D'ailleurs, le premier acte qui aurait dû être posé, ce sont des mesures administratives c'est-à-dire que tous ceux qui sont mis en cause, dans ce rapport, soient suspendus de leur fonctions. Mais ça n'a pas été fait. Donc, nous n'accepterons pas qu'on nous jette de la poudre aux yeux. Nous allons continuer d'être vigilants sur cette lutte".