Face à la passivité des forces des pays de l'Afrique de l'Est terrées à Goma pour la plupart, les Congolais commencent à manifester leur ras-le-bol en exigeant leur départ.
Plus de 900 hommes de troupes du Kenya, ont été rejoints par quelques 750 militaires du Soudan du Sud. Tandis que les 600 Burundais qui ont traversé la frontière congolaise dans le cadre de l'EAC s'affairent à combattre les rebelles burundais de RED-Tabara au Sud-Kivu.
L'Ouganda déjà déployé dans l'Est, notamment en Ituri, s'active avec les FARDC, à traquer en profondeur les djihadistes ADF. Cependant, un autre contingent des UPDF fait partie des forces de l'EAC. Elle a mission de contribuer à la pacification totale de cette partie de la RDC occupée par le M23.
Entretemps, les FARDC se démènent sur les différents fronts contre le M23 pendant que les forces de l'Afrique de l'Est se la coulent douce à Goma. De plus en plus, la population qui vit au quotidien les menaces du M23, élève la voix pour dénoncer cette présence des forces de l'EAC.
Le M23 qui contrôle Kitshanga, asphyxie la ville de Goma désormais coupée de dernières voies d'approvisionnement. Les prix de denrées alimentaires sont montés en flèche. Tout coûte cher.
Le chef de l'Etat, n'a pas manqué de rappeler au commandant kenyan en marge du 20ème sommet des chefs d'Etat et de gouvernement samedi dernier à Bujumbura, l'inaction des forces des pays de l'Afrique de l'Est censées soutenir les FARDC contre le M23.
Cette attitude des forces de l'EAC frise une certaine complicité des 7 pays qui composent cette communauté. Ils prennent des positions de nature à endormir les Congolais alors que le M23 vise les sites miniers et l'asphyxie économique de Goma en vue d'obliger Kinshasa à négocier. Mais, les Congolais ne l'entendent pas de cette oreille.
Tout porte à croire que Tshisekedi n'a pas trouvé son compte à ce qui a été dit, une fois encore, à Bujumbura. C'est clair que lors du huis clos avant la rencontre qui a produit le prétendu communiqué final, l'option du dialogue était imposée à la RDC. Raison pour laquelle Tshisekedi se tourne vers son homologue de Brazzaville afin de s'assurer de son soutien.
A l'allure où vont les choses, les Forces de l'Afrique de l'Est déployées en RDC, risquent de connaitre le sort de la Monusco. Incapables d'agir contre les tueries des populations à Beni, la population a été obligée d'exiger son départ. Ce, alors qu'il était convenu un chronogramme de retrait pour ces forces onusiennes en RDC.
