Afrique de l'Est: Violation des processus de paix de Nairobi, de Luanda et de Bujumbura - Goma paralysé hier lundi: le ras-le-bol de la population

7 Février 2023

Toute la journée d'hier lundi 6 février 2023, Goma était transformée en ville fantôme. La plupart des activités paralysées, commerces fermés, les grands axes routiers barricadés, les écoliers ne se sont pas rendus dans leurs établissements scolaires.

Il en est de même des étudiants qui ont séché la route des Instituts supérieurs et universités. Nombreux s'étaient retrouvés sur les principales artères de la ville pour exprimer leur désapprobation aux incessantes atrocités dont se rendent chaque jour, coupables les rebelles du M 23. Ces manifestations de protestation menées en compagnie des mouvements citoyens et des partisans de formations politiques, n'ont eu pour but que de cracher leur colère contre le M 23 qui s'obstine à camper sur ses positions d'avant les processus de paix de Nairobi, de Luanda et de Bujumbura.

Foulant aux pieds, les résolutions prises par les différents sommets de chefs d'Etat des pays membres des organisations régionales et sous-régionales, auxquelles ses dirigeants avaient souscrites en apposant librement leurs signatures, le M 23 à qui le mouvement terroriste l'Etat islamique a apporté de l'eau à ses moulins, est en train de narguer comme on le voit, les instances politiques africaines et même la communauté internationale dans leur volonté de rétablir la paix et la sécurité sur le continent africain pour amorcer son décollage économique, après le Covid-19.

A la lumière de ces violations répétées des décisions des chefs d'Etat, peut-on encore faire confiance aux responsables du M 23 et de ses parrains ? Le fait qu'ils ne respectent pas leurs signatures et bafouent leur crédibilité vis-à-vis des instances africaines et internationales en s'affichant ostentatoirement comme une force négative, il y a lieu que le narratif politique change à leur égard et qu'ils soient considérés comme des ennemis de la paix en RDC et les fossoyeurs des efforts de son développement au moment où les Congolais sont décidés à œuvrer avec le concours de leurs partenaires, pour l'exploitation rationnelle de leurs ressources naturelles. Et dont les bénéfices ne devraient que revenir aux filles et fils de ce pays.

L'interpellation du Commandant de la Force militaire régionale de l'EAC par le Président congolais Félix Antoine Tshisekedi en marge du Sommet de Bujumbura, en présence du président Evariste Ndayishimire, était donc justifiée quand on sait que sur le terrain à l'Est de la RDC, le constat déplorable de la non application de la feuille de route du Mini-sommet de Luanda par le M 23, au-delà de l'ultimatum lui signifié par les chefs d'Etat de la sous-région, n'a pas donné lieu à une riposte foudroyante de la Force militaire régionale.

Aucun mécanisme n'a été actionné jusque-là pour contraindre le M23 à se plier aux décisions des chefs d'Etat. Hésitation ? On comprend dès lors pourquoi le président Félix-Antoine Tshisekedi, au lendemain du Sommet de Bujumbura, s'est envolé à Oyo, dans la région de la cuvette centrale de la république du Congo où avec son homologue Denis Sassou, ils ont échangé longuement sur la situation qui prévaut toujours à l'Est de la RDC. Comme déterminé à s'octroyer quelques pans du territoire national, le M 23 auréolé par le climat d'impunité, a relancé hier lundi 6 février 2023, les hostilités contre les Fardc obligeant nos forces loyalistes à riposter pour crier que le cessez-le-feu imposé aux parties en conflit, a été violé délibérément par elles.

En attendant d'user des pouvoirs lui reconnus par la Constitution, le président congolais a effectué le déplacement de Luanda pour insister sur ses exigences de voir le M23 se soumettre sans conditions, à son retrait de zones occupées. Goma a grondé hier lundi. Demain, les autres villes de la RDC vont lui emboîter le pas pour exprimer également leur ras-le-bol. Car, quand un doigt de la main est malade, c'est toute la main qui en souffre. Tel devrait être le motif d'inquiétude des autres partenaires et voisins de la RDC, soucieux de concourir au rétablissement des conditions de paix et de sécurité dans la région.

C'est ici le lieu de voir la communauté internationale agir avec toute la responsabilité qui lui revient pour asseoir dans chaque coin du continent, un climat de paix et de stabilité, propice pour une véritable perspective de développement. Quel qu'en soit l'entêtement de ce mouvement rebelle !

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