La qualité des tapisseries réalisées par la Manufacture sénégalaise des arts décoratifs (MSAD), Aloyse Ndame Diouf, a vanté la qualité des tapisseries réalisées dans l'entreprise estimant qu'elle était à la source de sa notoriété internationale.
"Les manufactures ont une notoriété internationale. C'est la raison pour laquelle les tapisseries qui y sont réalisées sont mondialement reconnues par leur qualité", a-t-il souligné lors d'un entretien avec des journalistes de l'APS quelques jours avant la tenue à Thiès d'un Conseil des ministres qui sera présidé par le chef de l'Etat, Macky Sall.
"Les tapisserie des MSAD visibles à différents endroits du monde valorisent le Sénégal. Si vous allez dans les ambassades, vous trouverez des tapisseries des manufactures de même que dans les grandes institutions comme le FMI, la Banque Mondiale", a fait valoir Diouf.
Il a estimé par exemple que la tapisserie représentant le grand Magal de Touba et exposée dans le hall du siège des Nations-Unies à New York constitue une fierté pour le Sénégal.
A l'en croire, il est fréquent de voir des personnalités fréquentant ce haut lieu de la diplomatie internationale chercher à en savoir davantage sur le Sénégal après avoir vu cette tapisserie représentant le Magal de Touba.
"Nous recevons des visiteurs qui nous disent qu'ils ont vu une tapisserie quelque part dans le monde avant de se décider à venir voir le lieu de fabrication. Il faut maintenant que les Sénégalais sachent ce que cela représente" a-t-il souligné.
L'Etat du Sénégal, premier client des manufactures
"La tapisserie que nous produisons est un produit de luxe. Le luxe a ses contraintes. Nous avons quand même une clientèle fidèle. Le premier client c'est l'état sénégalais et en tête la présidence de la République depuis le président Senghor" a affirmé le directeur général.
Dans ce sillage, il a signalé les tapisseries réalisées aux MSAD étaient des œuvres majeures. "La clientèle est constituée d'un cercle concentré, des collectionneurs, des institutions. En fait disposer d'une tapisserie nécessite beaucoup de moyens", a fait observer Diouf.
Le directeur général des MSAD a par ailleurs souligné la nécessité pour les élèves de visiter fréquemment les manufactures.
"Nous préférons par exemple aller voir nos parents que d'aller visiter un musée. Ce sont des comportements qui sont là. La tapisserie c'est le beau et pour avoir le beau c'est le temps" a encore soutenu M. Diouf.
Dans cette optique, il a invité "les populations à voir les thématiques qui sont racontées dans les œuvres, car c'est notre culture. Ce qui est important ce n'est pas de s'approprier le produit mais le message qu'il véhicule".
"La tapisserie est élitiste et elle le restera" a-t-il lancé.
Vers la mise en place d'un centre de formation permanent aux techniques d'art
A l'origine, a rappelé le directeur général, " les manufactures des arts décoratifs ont été créées pour transformer les œuvres des artistes sénégalais en tapisseries à la suite de sélection, d'appels à candidatures. Le licier se chargeait de transformer ces œuvres en tapisserie, c'est ce qui a prévalu jusqu'à 1973".
Selon lui "l'état du Sénégal à travers un décret décide la diversification pour réaliser des œuvres diversifiées dans les domaines des métiers d'art tels la sérigraphie, le tissage amélioré, le batik... ".
"Il y a un décret qui organise la formation aux manufactures c'est à dire un centre de formation donc du point de vue légal nous avons la possibilité de former. Depuis la création des manufactures, la formation est axée sur les besoins d'insérer. L'idée c'est d'aller vers un centre de formation permanent pour permettre aux jeunes sénégalais d'avoir un métier sur les techniques d'art".
Cette diversification pourrait permettre aux populations de mieux connaître la structure, de s'y intéresser bien que des efforts ont été menés pour vulgariser l'image de l'entreprise, a-t-il laissé entendre.
Entre 2011 et 2013, " dans la dynamique de diversification, il y a une promotion qui avait été formée pour prendre en charge l'atelier de la haute lice où on réalise les tapis de sol et de prière. Pour renforcer les effectifs, entre 2015 et 2017, 15 jeunes sénégalaise avaient été formés dans les métiers d'art dans une optique de diversification", a fait savoir le directeur des MSAD.
Les manufactures des Arts décoratifs de Thiès ont désormais une équipe très jeune. Après presque 50 ans d'activités, la logique était de renouveler les effectifs parce que les premières promotions allaient à la retraite. Il fallait former, ce qui a été fait entre 2011 et 2013 qui constitue la première promotion de la relève", a assuré Aloyse Ndame Diouf.