Lors du match pour la troisième place, tout le monde était scotché à sa télé. Un match crucial que les diégolais attendaient avec impatience.
Le match commençait à 22h, les footeux n'arrivaient plus à chanter l'hymne national. Ballon au centre, eh hop, le coup d'envoi. En général, l'équipe nationale avait maîtrisé le ballon mais n'a pas trouvé les mailles du filet ! Ce qui inquiétait les compatriotes. " Je m'inquiète car tout peut arriver. Certes, nous avons dominé, mais, il faut également se méfier des contre-attaques qui pourraient tuer le match ", s'inquiétait Georges Jaoniera, un fan du football malgache. Les diégolais retenaient leur souffle pendant 90 minutes, puis vint le but de la délivrance.
L'attaquant, Jean Yves, offre un point à Madagascar. C'est toute une nation qui crie victoire. Des larmes de joie, des cris de soulagement raisonnent dans la ville d'Antsiranana. Madagascar est désormais la troisième meilleure équipe du continent africain. Cette Grande-île qui a été oubliée de la carte de l'Afrique y figure dorénavant. " Nous sommes maintenant reconnus par les Africains grâce à cet exploit. Je suis ravis, car auparavant, lorsque je regardais la représentation du continent noir, ils oublient toujours la carte de Madagascar ", a avancé Kenny Solofo, un analyste du ballon rond d'Antsiranana. Les bruits criant victoire retentissaient dans les quartiers. De Scama, à la rue colbert, les couvercles de marmites étaient devenus des instruments de musique.
Cependant, la pluie a empêché les habitants de sortir, malgré les maigres cortèges qui se sont déroulés au centre de la ville. Les Barea ont fait vivre un moment de bonheur à la nation. " Ils nous font rêver. Ils ont mouillé le maillot, et je crois qu'ils méritent des médailles, des grades, de l'argent. Ces zandrikely ont tout fait. En plus, c'est comme si je regardais un match de Chelsea, ou ces grands matchs internationaux. Je l'avoue, je pensais qu'il s'arrêterait au quart de finale, mais non ! Ils sont parvenus à battre le Mozambique. Bref ça fait plaisir ", s'exprimait Hery Miavaka, un footballeur de la ville. Le football malagche a réuni pour la seconde fois le peuple malgache. Une union nationale palpable sous un drapeau blanc, rouge, vert...
Ces couleurs permettent à la population de s'identifier. À bas la pauvreté, merci Koloina, merci, Jean Yves, merci, Dax, et un grand remerciement au coach Rôrô le sélectionneur ! Antsiranana, la région Diana salue la performance de ces hommes, les 23 joueurs qui ont posé leurs briques à l'édifice. Une histoire indélébile dans le football malgache !