La Société des Gynécologues et Obstétriciens du Burkina (SOGOB) a organisé, les 18 et 19 janvier 2023, à Ouagadougou, un atelier de formation en clarification des valeurs pour la transformation des attitudes (CVTA) en matière de santé sexuelle et reproductive au profit des députés de l'Assemblée législative de Transition (ALT).
Les gynécologues du Burkina veulent que les parlementaires aient une attitude favorable aux droits en santé sexuelle et reproductive. En effet, à travers la Société des Gynécologues et Obstétriciens du Burkina (SOGOB), ils ont réuni une délégation de 18 députés pour renforcer leur capacité en la matière. Pendant deux jours, les députés se sont familiarisés avec les thèmes comme le concept de la santé sexuelle et reproductive (SSR), les droits en SSR et la clarification des valeurs en SSR. Ils ont également fait l'état des lieux de la SSR au Burkina Faso et des facteurs qui empêchent la promotion des droits en SSR.
Pour le point focal du projet " interruption sécurisée de grossesse selon la loi " de la SOGOB, Pr Paul Kain, le Burkina Faso est l'un des pays de l'Afrique de l'Ouest où le taux de mortalité maternelle est encore élevé. Cela s'explique entre autres, par les pesanteurs socio-culturelles et religieuses qui constituent généralement des blocages au non-respect des droits en santé sexuelle et reproductive. Aussi, plusieurs textes et lois régissent la santé sexuelle et reproductive. Et en vue d'améliorer l'accès des femmes et des filles aux services de santé sexuelle et reproductive, une relecture de certains de ces textes législatifs s'impose.
Conscient de cela, la SOGOB veut renforcer la capacité des députés afin qu'ils élaborent et adoptent des lois favorables à la promotion de la santé sexuelle et reproductive. " Les lois sont élaborées au niveau de l'Assemblée nationale, ainsi nous avons jugé utile de rencontrer les parlementaires pour les parler des questions de droit en santé sexuelle et reproductive afin qu'on puisse améliorer la législation pour permettre un accès plus facile aux services de SSR ", a indiqué le Pr Paul Kain.
Quant à la présidente de l'Association Burkinabè des Sages-femmes et Maïeuticiens, Madame Blanche Zoungrana/Zongo, participante, cette formation est une belle initiative surtout dans le contexte actuel de sécurité où il y a des grossesses non désirées due aux viols. " L'accès aux services de santé sexuelle et reproductive permettra de réduire de 30% la mortalité maternelle ", a-t-elle ajouté.
La formation s'inscrit dans le cadre du projet " interruption sécurisée de grossesse selon la loi ". C'est un projet à en croire Pr Paul Kain, qui fait la promotion à l'accès aux services de santé sexuelle et reproductive. Elle a été financée par la FIGO (Fédération internationale des gynécologues obstétriciens) à travers le projet PPAS.