Le risque de récidive des ex-détenus est élevé. Certains reviennent en prison, peu de temps après leur libération.
Les ex-détenus sont nombreux à revenir en prison. Parmi eux, un jeune homme condamné pour tentative de vol, déjà libéré. Il avait pu sortir de la prison avant la fin de sa peine, au mois de juin 2022, suite à la réduction de sanction pénale accordée par le chef d'État, à l'occasion du 62e anniversaire du retour à l'indépendance. Quelques mois après sa libération, il est de nouveau enfermé dans les murs de la maison centrale d'Antanimora, pour le même motif. Son cas n'est pas isolé. Près de 45% des détenus de cette prison seraient des récidivistes, selon les estimations de l'Administration pénitentiaire. " Certains sortent le vendredi et reviennent le lundi.", affirmait Hajatiana Ramangason, contrôleur d'administration pénitentiaire, adjoint chargé du greffe à la maison centrale d'Antanimora, hier.
La fragilité de la structure de réinsertion sociale favoriserait ce taux élevé du récidivisme. Les quelques formations sur l'artisanat, l'art oratoire, la coupe et couture, la coiffure, la fabrication de savon, ou encore le charbon vert, ne semblent pas être suffisantes pour les aider à trouver un travail, une fois dehors.
Plus de confort
Ils acquièrent de la compétence, mais sans fonds pour démarrer leurs projets, ils retombent facilement dans la délinquance. Le vol est, pour certains, le moyen le plus facile et le plus rapide pour gagner de l'argent. Mais d'autres reviennent car ils y trouveraient plus de confort et de sécurité que dehors.
Ce récidivisme n'est pas de bon augure ni pour la prison ni pour la sécurité, en général. En côtoyant la prison ainsi que d'autres prisonniers, certains y monteraient des gangs. Les uns élaboreraient des plans, d'autres apporteraient leur spécialité, dans la serrurerie, par exemple. La surpopulation carcérale s'accentue, en parallèle. A la date du 6 février, Antanimora a enregistré quatre mille cinq cent trente détenus, alors que sa capacité d'accueil est limitée à mille deux cents. Près de la moitié seraient des personnes qui ont déjà fréquenté cette prison.