A l'occasion de la première visite d'un ministre des affaires étrangères russe en terre malienne, en la personne de Serguei Lavrov, les deux pays ont saisi l'occasion pour afficher leur convergence de vue en matière de coopération bilatérale.
Présent depuis hier au Mali, Serguei Lavrov et son homologue malien, Abdoulaye Diop ont donné une conférence de presse conjointe ce mardi 7 février 2023. L'on retient donc que les relations malo-russiennes sont au beau fixe et satisfont les deux parties.
Bamako et Moscou envisagent renforcer cette coopération militaro-technique au plan stratégique et au plan opérationnel sur la base des demandes du Mali. Des perspectives que les deux ministres ont décidé de ne pas dévoiler pour le moment.
Analysant cette coopération, le ministre Diop estime qu'elle recèle des avantages comparatifs indéniables pour le Mali : " Nous avons des hommes qui sont prêts à se battre pour leur pays, ce qui nous manque ce sont des vecteurs aériens et la Russie est prête à répondre à notre demande. Ces acquisitions sont faites sur le budget militaire du Mali. "
Cette coopération avec la Russie est une coopération assumée et établie sur une base gagnant - gagnant, a-t-il soutenue.
Il a été interrogé à propos de la France et sur le sujet le ministre malien est resté constant dans sa rhétorique de sincérité et de respect mutuel dans la coopération. " Nous tendons la main à tous les partenaires prêts à répondre avec sincérité à notre demande. Avec la France, la coopération ne répondait pas aux attentes du Mali telles qu'exprimées pour défendre l'intégrité territoriale et défendre les Maliens. L'armée n'était pas en capacité de faire cela. ", a-t-il expliqué.
A propos de la question des violations de droits humains, Abdoulaye Diop a dénoncé la politique du deux poids deux mesures sur ce sujet. " Des atteintes aux droits de l'homme existent dans certains pays et ces organisations restent silencieuses. Il s'agit de manœuvres détournées de certains pays, qui ont déjà perdu pied au Mali, de déstabiliser le pays ", a relevé le ministre malien.
Embouchant la même trompette, son homologue russe Serguei Lavrov a critiqué la " privatisation du secrétariat général de l'ONU par les Etats-Unis ". Selon lui, les USA essaient de privatiser l'Organisation et de le manipuler à leurs fins. " Nous allons tout faire pour que ces approches néocoloniales ne transforment pas cette institution ", a soutenu le ministre russe des Affaires Etrangères pour qui l'occident essaye de saper les possibilités de coopération entre la Russie et les pays africains.
Les deux ministres ont confirmé la présence du président de la Transition malien, Assimi Goïta au prochain sommet Russie - Afrique en juillet 2023.