Gabon: L'opposition se veut prudente face à l'annonce d'un dialogue politique

L'homme politique gabonais Alexandre Barro Chambrier à Libreville, en 2018 (Image d'illustration).

Le gouvernement gabonais a annoncé qu'une concertation politique entre pouvoir et opposition commencerait le 13 février. Depuis l'an dernier, les adversaires du président Ali Bongo demandent un dialogue afin d'obtenir notamment une profonde réforme électorale. Le chef de l'État a décidé d'accepter des discussions. Mais l'opposition reste méfiante.

Révision de la liste électorale, convoyage des urnes, comptage des votes, centralisation des résultats... Pour Alexandre Barro Chambrier, les sujets de discussions et les besoins de réforme au Gabon ne manquent pas. Le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité dit accepter le dialogue, tout en restant prudent :

" Il s'agit de créer les conditions pour un climat apaisé. Mais cela nécessite que l'on soit constructif. Nous souhaitons qu'en face, les mêmes dispositions se retrouvent et qu'il ne s'agisse pas de faire semblant et d'assister à un refus de réformer ce qui doit l'être. Parce que c'est dans l'intérêt de notre pays, et c'est cela que nous devons placer au-dessus de tous les intérêts partisans. "

Selon lui, l'opposition devrait se concerter avant le début de ce dialogue, d'autant que pour l'instant, on n'en connaît ni l'ordre du jour, ni la durée, ni les participants. Séraphin Akure Davain, député du parti Les Démocrates, exprime les mêmes réserves :

" Nous n'avons pas confiance et nous craignons une entourloupe. Mais la politique de la chaise vide nous a montré qu'il vaut mieux être là. D'une manière ou d'une autre, en modifiant et en ajustant, nous devons arriver à la vérité des urnes. Et c'est pour cela que nous poserons comme question préjudicielle : comment les décisions qui seront prises vont-elles être appliquées ? "

Le parti présidentiel n'a pas réagi à cette annonce. En tout cas, l'opposition attend de voir les modalités d'organisation et les mouvements conviés, car certaines formations sont vues comme des instruments du pouvoir pour les diviser.

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