Afrique: Refondation de l'Etat - Des Parlements de Transition réfléchissent au sujet à Conakry

7 Février 2023

Le Conseil national de la Transition guinéenne a tenu, le lundi 6 février 2023, au Palais du Peuple à Conakry, une plénière spéciale pour un débat parlementaire sur le thème : " Parlement et refondation de l'Etat ". Organisée en marge de la commémoration de l'an I du CNT, elle a été marquée par l'intervention des présidents des parlements invités, dont celui de l'Assemblée législative de Transition, Ousmane Bougouma.

La célébration de l'an I du Conseil national de la Transition de la République de Guinée a été marquée par la tenue d'une plénière spéciale consacrée à un débat parlementaire sur la thématique suivante : " Parlement et refondation de l'Etat ". A l'entame des travaux, le président du CNT de la Guinée, Dr Dansa Kourouma, a précisé le contexte de ce débat parlementaire.

" Elle entre dans le cadre des activités commémoratives de l'an I du CNT ", a-t-il indiqué. Et M. Kourouma de poursuivre que l'organisation de ce débat a été motivée par la volonté d'échanger et de partager les expériences entre Parlements de Transition pour réussir leurs missions et contribuer à des Transitions inclusives et apaisées. Dans son intervention, le Président de l'Assemblée législative de Transition (ALT), Dr Ousmane Bougouma, a laissé entendre que la Guinée, le Mali, le Burkina Faso et le Tchad ont une communauté de destin dans ce contexte actuel où les quatre pays connaissent des Transitions à la suite de bouleversements politiques.

" Il appartient donc à nos organes législatifs respectifs de se rapprocher à travers la promotion de la coopération parlementaire pour relever les défis auxquels ils sont confrontés, mais aussi renforcer davantage les liens entre les peuples ", a-t-il indiqué. Sur la question des réformes à opérer pour doter le pays de textes qui vont poser les jalons de la refondation à l'issue de la Transition, Ousmane Bougouma pense qu'il faut adapter l'Etat aux réalités de chaque pays par la prise en compte des organisations politiques, sociales, juridiques et historiques.

" Il faut instaurer une justice sociale par la participation des citoyens, redéfinir les relations de coopération avec nos partenaires, renforcer la conscience des populations par des sensibilisations et la veille citoyenne véritable, garantes des valeurs républicaines par les citoyens et pour les citoyens. Ces chantiers colossaux de refondation de nos Etats, de l'avis du président de l'ALT, s'inscrivent dans les missions régaliennes des parlements à savoir voter la loi, consentir l'impôt et contrôler l'action du gouvernement.

" Il nous faut donc faire preuve de courage, car la faiblesse de nos démocraties vient parfois de la faiblesse de nos parlements qui adoptent des textes de complaisance ". Sur la question de la nouvelle Constitution que le CNT guinéen a la charge d'élaborer, M. Bougouma pense que les Guinéens doivent se poser la question de savoir quelle Constitution faut-il pour la nouvelle Guinée ? Cela fait penser à la nécessité d'associer toutes les couches sociales et de prendre en compte les préoccupations des Guinéens des villes et des campagnes dans son élaboration. Car, a-t-il poursuivi, la Constitution doit être la traduction d'une vision prenant en comptes les réalités du pays et la volonté des populations.

" Il faut donc privilégier le consensus dans la démarche pour l'élaboration de la nouvelle loi fondamentale ", a-t-il conclu. A ce sujet, il a rappelé que de 2014 à 2022, le Burkina Faso a connu six présidents et trois Transitions et le manque de consensus sur certaines questions majeures a contribué à ces bouleversements politiques.

Concernant la nécessité d'adapter les constitutions aux réalités de nos pays, le Président du Conseil national de Transition au Mali, le colonel Malick Diaw, par la voix de son porte-parole, président de la commission des lois, Souleymane De, a fait remarquer que la Constitution du Mali comme bien celles de bien d'autres pays africains a été calquée sur le modèle de la Constitution française de 1958.

" Cette Constitution est totalement en déphasage, car le Mali et la France n'ont pas les mêmes réalités ", a-t-il dit. C'est pourquoi, nous avons entrepris l'élaboration d'une nouvelle Constitution qui va tenir compte de nos réalités. Les représentants du CNT du Tchad et du Parlement de la CEDEAO sont également intervenus à cette tribune.

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