Le cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire de janvier 2023 montre que plus d'un quart de la population de la partie sud-est de l'île sont dans l'insécurité alimentaire aiguë. Le passage des cyclones dont la tempête Cheneso a empiré la situation.
Les habitants de Vangaindrano sont pris dans le "piège de la pauvreté" estime l'économiste Jean Pierre Ravelonjanahary. En 2022, Médecins Sans Frontières a constaté que près d'un enfant sur cinq dans cette zone souffrait de malnutrition modérée ou sévère. En effet, faute de moyens ils sont incapables de sortir de leur état actuel.90,4% de la population vit en milieu rural, et la quasi-totalité est pauvre, soit 97,5%. L'agriculture, essentiellement la filière rizicole constitue l'activité principale des habitants, mais n'a occupé que de petites superficies, parallèlement à une culture vivrière et maraichère également étaléesur de petites superficies. 70,79% des exploitants agricoles n'occupent que moins de 25 ares et 0,15% seulement occupent plus de 200 ares. Le rendement de la production rizicole est très faible, soit de 1,2t/ha.Ce qui atteint près de 420 tonnes de production rizicole par an, selon le maire de la ville, Dieudonné Razanamiadana. Cheneso a laissé des traces. Selon Dieudonné Razanamiadana, les rizières sont inondées au lendemain du lancement de la campagne culturale.
Cela engendrera une baisse de la production locale déjà faible, analyse Jean Pierre Ravelonjanahary. Le maire estime la perte à près de 60% de la production annuelle. Ce qui augmentera le prix du riz et des autres produits déduit l'économiste. Il craint le risque de la hausse du pouvoir d'achat qui entraînera la récession. En outre, les chiffres de la commune urbaine de Vangaindrano indique 291 ménages soit 1800 personnes replacées dans des sites d'accueil provisoires. "Leurs habitations étant inondées, ils ne peuvent pas reprendre leurs activités habituelles et ils sont en besoin immédiat de nourriture" se désole le maire. Un souci de logements précaires s'installe. Par ailleurs, "la faible épargne des ménages au cours des précédentes années sera consacrée à la réparation des logements, ce qui diminuera encore le potentiel de production pour les années à venir" prédit l'économiste natif de la ville. Les routes sont coupées, les transporteurs routiers ont cessé de travailler et les prix des produits ont augmenté. Les impacts sur la nutrition et l'état de santé de la population et sur l'éducation des enfants bouclent la boucle "ils se rapprochent de la pauvreté multidimensionnelle intensive" alerte l'économiste.
Appel à l'aide
Le maire lance un appel aux aides d'urgence comme de la nourriture et des médicaments pour les sinistrés. Hier, l'Unicef a fait un don d'équipements à plus de 420 ménages de Vangaindrano pour répondre à leurs besoins d'urgence en matière d'eau, d'assainissement et d'hygiène et pour prévenir la propagation de maladies infectieuses après le passage de Cheneso. Ces assistantes ne doivent pas seulement relever des aides de première nécessité, appuie Jean Pierre Ravelonjanahary, mais de rang supérieur comme des semences, des machines de production ou de transformation, des appuis à la maîtrise de filières à entreprendre, etc.