Afrique: Infrastructures de transports - Les dirigeants africains se penchent sur la question

En matière de transports, le déficit d'infrastructures constitue un véritable goulot d'étranglement pour le développement de l'Afrique. La question est toujours d'actualité quand on sait que le continent est de loin la partie du monde la moins pourvue en infrastructures (autoroutes, ports, aéroports, centrales électriques, barrages hydroélectriques, réseaux d'eau et d'assainissement... ). C'est pour essayer de trouver des réponses à toutes ces problématiques que s'est tenu à Dakar, au Sénégal, du 2 au 3 février, un sommet de haut niveau sur le financement des infrastructures en Afrique.

Marqué par la présence du chef de l'Etat sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine (UA), en présence notamment du président rwandais, Paul Kagame, du président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, et de la directrice générale de l'Agence de développement de l'UA (AUDA-Nepad), Nardos Bekele-Thomas, ce sommet de deux jours a permis de mettre à jour les atouts de l'Afrique mais aussi les défis à relever.

Les déficits en infrastructures ont des impacts négatifs importants sur le développement du continent. Résultat : à en croire les données de la Banque africaine de développement (BAD), seulement 56% d'Africains ont accès à l'électricité et 42% à l'eau potable. Et au niveau de l'électricité, sachant que les pays d'Afrique du Nord ont des taux d'électrification de presque 100%, il va sans dire qu'au niveau de l'Afrique subsaharienne, le taux d'électrification devrait tourner autour de 40%.

L'insuffisance des réseaux routiers entrave l'approvisionnement de nombreuses régions du continent dans des conditions efficientes. Le déficit d'infrastructures en Afrique est une réalité qui est devenue handicapante, poussant la BAD à faire du financement des infrastructures une de ses priorités.

C'est donc sans surprise qu'un appel a été lancé aux investisseurs et partenaires, afin de soutenir les Etats membres de l'UA dans la collecte des ressources nécessaires pour pallier ces problèmes d'infrastructures. Pour ce faire, les participants ont demandé à l'AUDA-Nepad de rendre compte des progrès réalisés par le biais des mécanismes de gouvernance de l'UA lors du prochain sommet.

Les partenaires appelés à assouplir les conditions de financements

La déclaration de Dakar exhorte, en outre, les partenaires techniques et financiers, les fonds de garantie et le secteur bancaire à assouplir les conditions de financement, notamment la réduction des taux d'intérêt, le relèvement du plafond de l'endettement et du déficit budgétaire. Il en est de même pour les banques régionales de développement et le secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine pour renforcer la coopération mutuelle, afin de promouvoir les infrastructures de soutien au commerce intra-africain.

A cet effet, selon le programme AUDA-Nepad, et ce, dans le cadre de la mise en place des actions prioritaires du Programme de développement des infrastructures en Afrique (Pida), environ 400 projets ont été enregistrés depuis 2012, dont environ 30% portaient sur les infrastructures. En outre, la phase 2 du Pida devrait permettre d'augmenter et de garantir le financement nécessaire à la préparation des 69 projets prioritaires, pour un investissement total de 346 milliards 496 millions de francs CFA. Il s'agira aussi de faire correspondre les besoins de financement des projets Pida aux sources de financement disponibles.

C'est dans ce contexte que le président du Conseil de paix et sécurité de l'UA, Moussa Faki, a noté qu'à l'heure actuelle, seulement 38% de la population africaine a accès à l'électricité, moins de 10% est connectée à internet et seulement 25% du réseau routier africain est pavé. Il a souligné que " les appels constants de notre continent pour des investissements de grande ampleur dans les infrastructures productives, conséquences logiques de cet état de fait, cherchent à inverser cette tendance. Pour ce faire, l'Union africaine a pris un certain nombre d'initiatives ".

Pour lui, il faut tenir un langage de vérité. " L'état des lieux montre que l'Afrique accuse un retard considérable dans ce secteur, ce qui induit un manque à gagner en termes de croissance économique estimé à 2% par an. L'Agenda 2063 de l'Union africaine l'a en substance proclamé de manière structurée, précise et claire ", a-t-il fait remarquer.

Ce deuxième sommet organisé par l'AUDA-Nepad et le gouvernement du Sénégal avait pour objectif de mobiliser les financements nécessaires à l'accélération du développement d'infrastructures sur le continent.

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