Madagascar: Malagasy Miara-Miainga - " Des inquiétudes planent sur le risque de doublons "

La Commission électorale nationale indépendante aspire de moins en moins à la confiance. Le parti Malagasy Miara-Miainga, à travers Me Rija Rakotomalala, son porte-parole, revient sur les failles qui persistent sur la refonte de la liste électorale qui auront certainement des répercussions sur l'issue des prochaines élections.

La sérénité n'est pas au rendez-vous au sein de certaines formations. Plus les échéances électorales approchent, plus les inquiétudes s'installent. Pour cause, des failles se révèlent sur les démarches et les actions menées par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), dans le cadre de la refonte de la liste électorale. Hier, Me Rija Rakotomalala, porte-parole du parti Malagasy Miara-Miainga (MMM), est, une fois encore, monté au créneau afin de dénoncer ces irrégularités, dans l'objectif de veiller au bon déroulement des élections. " Le logiciel, sous la gestion exclusive de la CENI, pourrait identifier l'existence ou non des doublons. Toutefois, aucun audit n'a été réalisée ", a-t-il indiqué avant de souligner que " des inquiétudes commencent à s'installer sur la manière avec laquelle la CENI va identifier les doublons alors que ce logiciel ne suit même pas les normes ".

Crise postélectorale

Faut-il rappeler qu'à l'issue de la présidentielle de 2018, dans le sillage des contestations et des contentieux électoraux émanant des partis de l'opposition, notamment le parti Tiako i Madagasikara (TIM) qui a vu son candidat échouer au second tour, le problème de doublons a fait son apparition. Thierry Rakotonarivo, vice-président de la CENI à l'époque, a même indiqué l'existence de doublons de 526 275 cartes d'identité nationale (CIN) qui auraient touché 1 162 512 électeurs. Une déclaration qui a précipité son départ de la Commission. Une situation qui risque de biaiser, une fois encore, le jeu électoral. Afin d'éviter une crise postélectorale, Me Rija Rakotomalala, table sur la nécessité du respect des lois en vigueur.

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Inscription

" La CENI n'a pas respecté la loi ", a continué le juriste. En effet, la première étape de la refonte de la liste électorale, c'est-à-dire le recensement des électeurs, a pris fin officiellement ce 31 janvier. " Selon les textes, des procédures devraient être suivies concernant l'étape suivante. Toutefois, certaines dispositions n'ont pas été suivies par la CENI ", a indiqué le Me Rija Rakotomalala, tout en signalant que " l'inscription sur les Fiches Locales de Recensement se poursuit alors qu'elles devraient être renvoyées au niveau de la CENI afin de commencer la confection de la liste ". Une situation qui ne garantit pas la sincérité des prochaines listes électorales. Toutefois, ce sont avec ces dernières que l'élection présidentielle et l'élection communale seront organisées.

Consultations de façade

" Depuis le début, le MMM a indiqué que des améliorations devraient être apportées sur la manière avec laquelle la refonte devait être menée, mais la CENI ne fait qu'écouter sans montrer la volonté de prendre en compte les suggestions ", a déploré le porte-parole du parti MMM. Deux consultations, durant lesquelles les partis politiques et la société civile ont participé activement, ont été organisées par la Commission dans l'objectif de mener à bien la refonte. A entendre les réactions, il ne s'agit que des consultations de façade. " La démarche choisie par la CENI a déjà rencontré un problème. Elle a effectué des recensements sur les voies publiques, des agents recenseurs ont fait du porte-à-porte sans la présence des Comités Locales de Recensement ", a-t-il fait savoir avant d'ajouter que " tout le monde doit faire les efforts nécessaires parce que c'est avec les listes électorales que la CENI confectionne en ce moment que les futures dirigeants seront élus ".

Peu importe, un constat d'échec devrait logiquement être dressé. En quatre mois de refonte de la liste électorale, la CENI n'a pu recenser que quelque 900 millions d'électeurs si son objectif est d'atteindre les 13 millions d'électeurs inscrits. Un gap de près de 4 millions est ainsi à signaler. Des problèmes d'ordre financier, humain mais aussi logistique s'entremêlent. " La CENI est encore à la recherche de 1/3 des électeurs potentiels ", a poursuivi Me Rija Rakotomalala avant de terminer que le MMM demande à l'Etat de l'aider.

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