La tension reste vive entre les autorités de transition maliennes et les Nations unies. Depuis Genève, le commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU a vivement critiqué, dans un courrier rendu public, la décision de l'État de déclarer persona non grata Guillaume Ngefa, le directeur local de la division des droits de l'Homme, qui a depuis quitté le pays. Sûres de leur bon droit, les autorités maliennes ont immédiatement répondu à ces critiques.
C'est un véritable cour de droit et de diplomatie qu'Abdoulaye Diop a transmis par courrier. Le ministre des Affaires étrangères malien a répondu point par point aux vives critiques du Haut commissaire aux droits de l'Homme, qui a exprimé, dans une lettre envoyée le 6 février, " sa consternation, sa vive protestation ", estimant que " la doctrine de persona non grata ne s'applique par juridiquement au personnel des Nations unies ".
En s'appuyant sur la charte de l'ONU et l'accord entre le Mali et la Minusma, Abdoulaye Diop réplique que l'État peut à tout moment, sans motiver sa décision, supprimer l'accréditation d'un diplomate, que les membres de l'ONU doivent également respecter les lois et les règlements du pays. Pour le ministre, le directeur de la division des droits de l'Homme, Guillaume Ngefa, n'a pas rempli ses conditions, et la décision des autorités est donc " fondée en droit ".
Abdoulaye Diop revient également sur " les agissements d'Aminata Dicko ". C'est la prise de parole de cette militante, au siège de l'ONU à New York, qui a provoqué la colère de Bamako en janvier. Le ministre des Affaires étrangères indique que " l'ONG de Mme Dicko n'est pas accréditée au Mali ", que " ses agissements constituent donc une violation de la loi ". Suite à ces mises au point, Abdoulaye Diop conclut en indiquant la disponibilité du gouvernement pour renforcer le dialogue avec le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme.