L'Algérie a rappelé, mercredi 8 février, son ambassadeur en France. Un rappel " pour consultations " selon la formule officielle. Alger déclare " protester fermement contre l'exfiltration " qualifiée de " clandestine et d'illégale " d'une ressortissante algérienne, Amira Bouraoui, vers la France.
L'Algérie accuse la France d'avoir clandestinement exfiltré la militante franco-algérienne Amira Bouraoui, de Tunis vers Lyon, le lundi 6 février. La présidence algérienne a annoncé, dans un communiqué publié mercredi 8 février, que Saïd Moussi, ambassadeur d'Algérie à Paris, a été rappelé à Alger " pour consultation " avec effet immédiat.
Dans une note officielle du ministère des Affaires étrangères, l'Algérie a protesté fermement contre " l'exfiltration clandestine et illégale, par des personnels diplomatiques, consulaires et de sécurité relevant de l'État français en Tunisie, d'une ressortissante algérienne dont la présence physique sur le territoire national est prescrite par la justice algérienne ".
L'Algérie, qui évoque la violation de sa souveraineté nationale, rejette ce développement " inadmissible " qui cause " un grand dommage " aux relations algéro-françaises.
Amira Bouraoui, connue par ses positions critiques du pouvoir, faisait l'objet, selon la presse, d'une interdiction de sortie du territoire nationale sur décision de justice. La militante a été condamnée à deux ans de prison en mai 2021 pour " atteinte à la personne du président de la République " sans mandat de dépôt. Une peine qui doit être purgée en mai 2023.