Alors que Sergueï Lavrov a promis l'aide de la Russie aux pays du Sahel et du Golfe de Guinée, jusqu'où peut aller l'engagement de Moscou sur le continent ?
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a promis, lors de sa visite le mardi 7 février à Bamako, l'aide de Moscou aux pays du Sahel et du Golfe de Guinée face aux jihadistes. Il s'exprimait lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue malien. Le chef de la diplomatie russe a promis au Mali la poursuite du soutien militaire matérialisé par des livraisons d'armements et l'envoi de centaines d'hommes.
"Nous continuerons à apporter le soutien nécessaire à nos amis, non seulement en matière de développement économique et commercial, d'aide humanitaire, mais aussi pour résoudre le problème du renforcement de la capacité de combat des forces armées du Mali, de la formation des militaires et des forces de l'ordre. Nos amis maliens ont des souhaits précis à cet égard, ils sont systématiquement satisfaits. L'année dernière et au début de cette année, la coopération dans les domaines militaire et militaro-technique a connu un nouveau développement. Un important lot de matériel aéronautique a été livré, grâce à cela l'Armée nationale du Mali a récemment réussi à mener à bien des opérations de lutte contre les terroristes, qui restent toujours actifs sur le territoire malien. Le deuxième lot d'avions à ces fins a été livré tout récemment, le 19 janvier " a déclaré Sergei Lavrov.
Renforcement des relations
Les hommes envoyés par Moscou au Mali sont décrits en fonction des sources comme des instructeurs de l'armée russe ou des mercenaires de Wagner, un groupe de sécurité privé aux agissements décriés. Pour le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, la visite de Lavrov est un pas de plus vers le renforcement des relations entre les deuix pays.
La visite du ministre russe au Mali a été présentée par les deux parties comme une première "historique" de la part d'un chef de la diplomatie russe dans le pays sahélien.
Il a par ailleurs aussi été question de coopération économique et Sergueï Lavrov a donc laissé présager une implication accrue de la Russie en Afrique, confrontée selon lui aux "instincts néocoloniaux" des Occidentaux. Un engagement qui soulève un certain nombre de questions alors que Moscou est sous sanctions occidentales et ses troupes empêtrées dans la guerre en Ukraine.
Cliquez sur l'image ci-dessus pour écouter l'analyse du juriste et ancien ministre malien Mamadou Ismaïla Konaté.