Ce centre de recherche et de développement cosmétiques et pharmaceutiques est une entreprise phare et ambassadrice du savoir-faire mauricien. Sa vocation est d'évaluer les ingrédients, les matières premières et les produits finis. Le Centre international de développement pharmaceutique (CIDP) fait aussi partie du pôle Science de la vie et la santé du groupe IBL, à travers sa filiale Life Together.
Tout a commencé en 2004 pour le Centre international de développement pharmaceutique (CIDP), qui est aussi la première et la plus importante Contract Research Organisation (CRO) établie à Maurice. La Dr Claire Blazy-Jauzac, CEO du groupe, prend alors le pari, avec un associé, de développer une activité en R&D (recherche et développement expérimental) pour de grands clients internationaux. D'abord en dermatologie et cosmétique, puis dans la pharmaceutique pour le diabète et les maladies cardiovasculaires, entre autres.
Un pari qu'elle n'a eu aucun mal à relever. "Voyez-vous, Maurice, de par sa position géographique et la diversité phénotypique de sa population multiethnique (africaine, indienne, européenne et chinoise), représentait le lieu idéal pour réaliser des études solaires à l'air libre; une opportunité qui a d'ailleurs été rapidement reconnue par l'industrie cosmétique", confie la CEO du groupe. Très vite, le CIDP est contacté par des laboratoires pharmaceutiques pour mettre en place des études sur le diabète. "25 % de la population souffre de diabète de type 2. Mais, en 2004, le cadre légal faisait défaut. Nous ne pouvons mener ce type de recherche que depuis 2011, date à laquelle Maurice a adopté un cadre réglementaire pour la Clinical Trial Act."
Un secteur en plein essor
L'aventure, qui a débuté avec quatre salariés, se poursuit aujourd'hui avec 135 personnes, dont 60 à Maurice. Grâce à leur travail acharné, le CIDP a rapidement gravi les échelons. "Notre travail de pionnier dans cette industrie est reconnu mondialement. Au cours de la dernière année seulement, nous avons contribué à plus de 20 publications scientifiques", dit-elle. En 2007, le centre est la première entreprise de la région à obtenir la certification ISO 9001, incluant l'ensemble de ses filiales. Il est également la première entreprise de l'océan Indien à maîtriser, en plus des modèles classiques in vitro (cellulaires) ou in vivo (chez l'homme), le modèle dit ex vivo sur des explants de peau reconstruits en laboratoire de pointe. Ces modèles cellulaires et tissulaires permettent non seulement d'exclure toute expérimentation animale mais aussi d'évaluer des produits, des ingrédients et des matières premières au plus près de la complexe réalité dermatologique humaine.
En 2017, le CIDP met en place un dispositif innovant pour évaluer efficacement les produits faisant l'objet d'allégations anti-pollution. Ces tests d'efficacité standardisés sont devenus nécessaires car la pollution de l'air est désormais considérée comme l'une des causes majeures du vieillissement cutané, de l'apparition des rides et de la formation des taches pigmentaires. Dans le même esprit d'anticipation de la demande de l'industrie cosmétique, le CIDP a développé des sources spécifiques sous le spectre de la lumière bleue afin de pouvoir étudier ses effets sur la peau, et, justifier ou non, les allégations anti-blue light des produits cosmétiques.
En tant qu'entreprise engagée dans le développement durable, le CIDP s'est récemment vu décerner une médaille d'argent par EcoVadis. Cette plate-forme évalue les entreprises sur 21 critères répartis sur quatre niveaux différents : environnement,travail et droits de l'homme ; éthique et achats durables. Le CIDP fait désormais partie des 25 % des meilleures entreprises au monde, avec un score de 57/100 sur le système EcoVadis. "Nous sommes la première organisation à Maurice à recevoir cette reconnaissance internationale", souligne la Dr Claire Blazy-Jauzac.
Financement et investissement Comme toute entreprise, le profit reste la première méthode de financement pour lancer de nouveaux projets ou acheter des équipements modernes de haute technologie. C'est le cas du CIDP. "Notre actionnaire IBL et le secteur bancaire mauricien ont toujours été là lorsque nous avions besoin d'un soutien financier." Dans le secteur pharmaceutique, il y a chaque jour des essais de nouvelles formulations de médicaments ou des formations du personnel pour améliorer la qualité des services. Le CIDP n'est pas épargné. "Nous investissons dans des équipements technologiques de pointe, tels que ColorFace, VISIA-CR, Trichoscan, Solar Simulator et Anterra, entre autres, pour optimiser des recherches de haut niveau", déclare Claire Blazy-Jauzac. En plus d'investir dans des équipements, le groupe poursuit depuis plus d'un an une stratégie de transformation numérique complète de tous les processus pour gagner en efficacité opérationnelle et en orientation stratégique. "Pour assurer la sécurité des données, nous avons initié le processus de certification ISO 27001", explique notre interlocutrice.
Idée innovante
Depuis 18 ans, les grands noms de la cosmétique et de la pharmacie leur font confiance. "Nous avons mis en place une stratégie de business development pour cibler des clients partout dans le monde, tels que l'Europe, les États-Unis, l'Asie ainsi que l'Inde et le Brésil, qui sont deux pays à très forte croissance dans le secteur cosmétique et pharmaceutique."
"Le marché est très concurrentiel", déclare la CEO. Pour y faire face, le CIDP s'appuie principalement sur la qualité de ses services et les innovations qu'il propose à ses clients, notamment des protocoles anti-pollution, la lumière bleue et l'electronic data capture, entre autres.
Collaborations
Les principaux clients du CIDP sont en Europe, en Asie et aux États-Unis. Le but est de mettre un point d'honneur à avoir un standard de qualité supérieure à celui de ses concurrents européens ou américains. Grâce à son travail remarquable à travers le monde, de grandes entreprises comme L'Oréal, Pierre Fabre, L'Occitane, Bioderma, Nuxe, Isdin, Merck et Novartis lui font confiance.
Cette année, le CIDP met l'accent sur la recherche dermo-cosmétique (comme le maquillage ou les soins de la peau) et sur des pathologies plus définies comme l'acné, le mélasma, la dermatite ou encore la chute des cheveux. "Notre mission est de créer une synergie entre tous les acteurs pour valoriser les travaux de recherche et d'offrir une plateforme aux professionnels scientifiques pour mettre en valeur leur savoirfaire", conclut Claire Blazy-Jauzac