Nouvelle tension à Goma avec l'afflux des déplacés qui quittent en masse les différents fronts. Un débordement a été observé à tel point que les civils s'arrogent le droit d'inspecter, désormais, les véhicules des Nations Unies.
A Goma, la population dénonce l'inaction des troupes étrangères en l'occurrence, les casques bleus de la MONUSCO et les Forces de la communauté de l'Afrique de l'Est qui préfèrent se terrer dans le chef-lieu de la province du Nord-Kivu alors que les FARDC se battent, toutes seules, contre le M23 instrumentalisé par le Rwanda.
L'altercation survenue entre les déplacés et les casques bleus ayant entrainé la mort de 8 personnes, devrait, en principe, interpeller ces troupes arrivées en appui aux FARDC. Pas de distinction entre casques et Forces de l'AEC. La population considère que les troupes de la MONUSCO et celles de l'AEC sont toutes complices et laissent faire le M23.
Le 20ème sommet de Bujumbura a exaspéré encore plus les Congolais. Rien de concret n'y a été, cependant, décidé pour faire respecter l'accord de Luanda et celui de Nairobi. Au contraire, c'est sur la RDC que les pays de la Communauté de l'Afrique de l'Est maintiennent la pression. But visé : réunir autour d'une table le gouvernement de la RDC et le M23.
Accorder un tel privilège à ce dernier, c'est faire sauter le verrou après le compromis laborieusement trouvé avec les différents groupes armés qui ont accepté d'adhérer au processus DDRCS. Les autres risquent d'exiger le même traitement que le M23. Ouvrir cette boite de Pandore, c'est serait la meilleure façon de consacrer le chaos en perspective dans l'Est de la RDC. Une situation vivement souhaitée par le Rwanda qui en profiterait pour exploiter frauduleusement des ressources minières de la RDC.
La RDC qui se trouve être à son énième agression de son voisin rwandais, sait que même en cas d'accord, Kigali est toujours prêt à récidiver. Créer cette situation d'instabilité qui fait de cette partie Est, le ventre mou de la République, permet au régime de Kagame de survivre sur le dos du peuple congolais.
La RDC es, pourtant, déterminée à y mettre fin. Toutes les recettes sont sur la table. Il n'est donc pas exclu que le gouvernement demande finalement aux Forces de l'AEC de quitter le territoire congolais avant de décider de se désengager, conséquemment, de cette structure régionale de l'Est. Apparemment, c'est l'unique structure régionale à laquelle la RDC est affiliée qui lui apporte, curieusement, plus de problème que la paix ou le développement.
Contrairement à la SADC qui cherche à créer des meilleures conditions de vie pour ses populations, l'AEC est résolument tourner vers les velléités de balkanisation de la RDC afin de se partager le gâteau quand ils auront atteint leur but.