Burkina Faso: Lutte contre le terrorisme - Quand IB trouble le sommeil de certains hommes de tenue

9 Février 2023

" Il n'y aura pas d'excuse ni de pardon pour un porteur de tenue qui dira qu'il ne doit pas aller au front. Il n'y a pas de raison que les civils y aillent et que nous n'y allions pas. (... ) S'il y a des gens qui jugent qu'ils ne sont pas en mesure de combattre, il vaut mieux qu'ils retournent à la vie civile ".

C'est ce qu'a laissé entendre le président de la transition, Ibrahim Traoré, à l'occasion de la cérémonie d'ouverture de la conférence des commissaires de Police, qui est intervenue le 9 février dernier à Ouagadougou. Pour un langage de vérité, c'en est un. Car, nombreux sont les civils qui, face à la crise sécuritaire que vit le pays, ont accepté de se faire enrôler pour défendre la patrie pendant que certains " corps habillés ", ainsi qu'on les appelle, qui ont pourtant bénéficié d'une formation militaire, se prélassent dans des maquis et autres bistrots, sans oublier que certains officiers supérieurs se tournent les pouces dans des bureaux climatisés.

Certes, la militarisation de certains " corps habillés ", on le sait, était déjà dans les tuyaux, mais quand on analyse de très près les propos du chef de l'Etat, on peut mieux faire. Des sapeurs-pompiers aux policiers en passant par les douaniers et les agents des eaux et forêts, tout le monde devrait désormais aller au front pour défendre la patrie menacée dans son existence.

Certes, certains hommes de tenue pourraient, d'ores et déjà, avoir le sommeil trouble, mais il reste évident que face à l'urgence de la situation, c'est le devoir qui les appelle. Et lorsqu'il s'agit de sauver le pays en danger, aucun sacrifice ne doit être de trop. Il faut donc que les uns et les autres acceptent de mouiller... le treillis afin que soit reconquise l'intégrité de notre territoire dont près des ¾ sont sous la coupe réglée des hommes armés qui y sèment la mort et la désolation.

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On peut déjà se féliciter du réarmement moral dont font montre les FDS et les VDP

Si fait que jadis présenté comme un havre de paix, le Burkina Faso est devenu aujourd'hui une déglingue sociale pour ne pas dire un pandémonium où la vie humaine a perdu son caractère sacré ; tant on y tue et massacre à tour de bras. Toutefois, tout en appelant à l'engagement de tous les " corps habillés " au front, il serait injuste de ne pas reconnaître qu'en plus des soldats (militaires et gendarmes), les paramilitaires à qui s'adresse indirectement le successeur de Paul Henri Sandaogo Damiba, ont aussi payé un lourd tribut à la guerre injuste et barbare qui nous a été imposée.

Car, nombreux sont les policiers, douaniers et agents des eaux et forêts qui ont péri dans des attaques dirigées contre leurs postes respectifs. Cela dit, on comprend que la gravité de la situation commande que les uns et les autres se donnent plus pour que bientôt, nous puissions, en chœur, chanter l'hymne de la victoire. Ce n'est pas impossible pour peu que le président Ibrahim Traoré, en tant que chef suprême des armées, mette les équipements nécessaires à la disposition des forces combattantes.

Car, le tout n'est pas d'engager des hommes sur le terrain, il faut leur donner les moyens qu'il faut au risque de les livrer comme de la chair à canon, à l'adversaire dont la cruauté, on le sait, le dispute à la perfidie. Cela dit, et en attendant le " vrai combat " qu'annonce le président Traoré, on peut déjà se féliciter du réarmement moral dont font montre les FDS et les VDP sur le terrain ; eux qui, de jour comme de nuit, n'ont eu de cesse de mettre en déroute des assaillants quand ils n'envoient pas ad patres certains d'entre eux. Bravo et courage à vous ! La Nation tout entière vous doit une fière chandelle.

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