Ile Maurice: Trafic de drogue - Jérémie Décidé, alias Nono, a-t-il quitté le pays?

Où est l'énigmatique Nono ? Condamné par contumace par un tribunal réunionnais en même temps que Franklin, ce maillon important dans le trafic de drogue interîles n'a pas donné signe de vie depuis 2021.

Il était le skipper qui a, selon la justice réunionnaise, convoyé la drogue en plusieurs occasions entre l'île de la Réunion et l'île Maurice, alors que Franklin était le commanditaire de ce trafic international. Les deux Mauriciens ont ainsi écopé du maximum, soit sept ans de prison chacun par contumace. Tout comme Franklin ou probablement grâce à Franklin, Nono n'a pas été inquiété outre mesure par les autorités mauriciennes depuis ce jugement et même concernant la commission rogatoire. Cependant, contrairement à son boss Franklin, Jérémie Décidé, aussi connu comme Renaud - d'où le surnom de Nono -, aurait déjà mis les voiles, et cela, depuis le milieu de 2021. Ce sont en tout cas les informations qui se sont propagées à La Gaulette.

Son père vit en France, nous dit-on, et a travaillé pour un très grand politicien français dont nous tairons le nom pour le moment. De toute façon, ce politicien français n'avait rien à faire avec le trafic de drogue ni le père de Jérémie d'ailleurs. Mais en bon père, il aurait aidé Jérémie à s'installer à l'étranger. Ni les autorités mauriciennes ni le Passport and Immigration Office (PIO) n'avaient le nom de Jérémie Décidé sur leur liste rouge, semble-t-il, et pour cause. Le PIO devrait en tout cas être en mesure de savoir quand exactement Nono est parti et vers quelle destination. Si c'est vers la France, on se demande comment la police des frontières française a pu le laisser entrer sur le territoire français en dépit d'un mandat d'arrêt émis contre lui par la justice réunionnaise.

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On ne sait pas si Nono se "planquerait" toujours à l'étranger. Ce qui est sûr, c'est qu'il a disparu de la circulation à La Gaulette depuis mi-2021. On nous raconte qu'il était un type très discret contrairement à Franklin qui, lui, s'est toujours affiché en public avec ses voitures et chaînes en or. On se souvient même des invités de Franklin dont Nico le Mimi en compagnie de qui il a rendu visite à un policier de Rivière-Noire au poste même.

Nono, lui, ne sortait presque jamais, nous dit-on, sauf le soir sur sa moto. Il semble bien qu'il se soit rangé et ne soit plus impliqué dans le trafic de drogue. Il s'occupait de son business de transport par camion avec l'aide de ses cousins. Il est important, nous dit un de ses proches, de savoir si Nono vit toujours et s'il a pu quitter Maurice. "Car, dans ces milieux-là, il se peut qu'on l'ait tout simplement mis 'hors circulation' et fait courir le bruit qu'il serait parti pour l'étranger."

Retour sur la commission rogatoire

Contacté sur les procédures à suivre en général concernant une requête pour une commission rogatoire, d'un mandat d'arrêt émis à l'étranger à l'encontre d'un Mauricien et comment un jugement est signifié à un compatriote condamné par un tribunal étranger, Satish Faugoo, ancien Attorney General, ancien magistrat et avocat, nous déclare que ce sont des cas très rares. Selon lui, toutefois, une démarche provenant de la justice d'un pays étranger sera adressée à son homologue mauricien qui est pour Faugoo le bureau de la Cour suprême. Il ne croit pas que le bureau de l'Attorney General soit impliqué. "La demande passe par les voies diplomatiques et atterrit à la Cour suprême." Or, selon nos sources, c'est bien le bureau de l'Attorney General qui a la responsabilité de le faire, pas la Cour suprême, qui, elle, est saisie par les représentants légaux de l'Attorney General. Et c'est ce qui s'est passé dans le cas Franklin. Ce dernier a bien comparu en cour concernant la commission rogatoire, assisté de Me Yatin Varma, mais après c'est le flou total. Nous y reviendrons. Maneesh Gobin vient de confirmer cette procédure à demi-mot lors de sa conférence de presse en solo.

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