Au Cameroun, l'enquête se poursuit pour déterminer les circonstances du décès du journaliste critique du pouvoir, de l'affairisme et de la corruption.
Alors que le président Paul Biya fêtera dans quelques jours ses 90 ans, une affaire macabre vient assombrir cet anniversaire : le meurtre du journaliste Martinez Zogo. Kidnappé le 17 janvier à Yaoundé, il a été retrouvé mort cinq jours plus tard. Pour le moment, les autorités ont annoncé des arrestations à la tête des services de renseignement mais aussi l'interpellation d'un patron de presse célèbre, Jean-Pierre Amougou Belinga.
L'opposition, d'influents intellectuels et Reporter sans Frontières (RSF) dénoncent un "crime d'Etat", conséquence selon eux d'une guerre souterraine entre deux clans rivaux de hauts responsables proches du président Paul Biya.
RSF qui suit de près le dossier parle aussi de "tortures" suivies d'une mise à mort "autorisée" à haut niveau et met en cause nommément l'homme d'affaire Amougou Belinga et le ministre de la Justice. Depuis la découverte du corps mutilé de Martinez Zogo, des personnalités camerounaises ont également publié un tribune pour parler de "Comment vivre ensemble au Cameroun aujourd'hui et demain sans s'entretuer ? ".
Louis Magloire Keumayou est éditorialiste, auteur et cosignataire de cette tribune. Il revient sur la situation au Cameroun, la "lutte des clans au pouvoir" et l'enquête dans l'affaire Martinez Zogo.