Six nominations ont été annoncées à la tête de l'armée malienne à l'issue du Conseil des ministres du mercredi 8 février, dirigé par le président de transition, le colonel Assimi Goïta. Un remaniement important au sein de la hiérarchie militaire, pour lequel aucune explication officielle n'a été donnée.
Certains se réjouissent de nominations " plus proches du terrain ". D'autres y voient au contraire un " aveu d'échec ", de " manque de confiance ", d'" incompréhensions " ou de " dysfonctionnements " dans la chaîne de commandement, sans parler des rumeurs de coup d'État en préparation et que les autorités tenteraient de déjouer, alimentées sur les réseaux sociaux par des adversaires déclarés de la transition malienne.
Le remaniement ne passe en tout cas pas inaperçu, avec ces six changements dans la haute hiérarchie militaire. Et il interroge. Sollicités par RFI, ni le ministère malien de la Défense, ni la direction de la communication de l'armée, ni la commission défense du Conseil national de transition n'ont souhaité apporter d'explications.
Le général Harouna Samaké prend la tête de l'armée de Terre. Avant cela, il était notamment passé par Paris, comme attaché de défense à l'ambassade du Mali en France, avant d'être promu ambassadeur à Moscou, où il était en fonction depuis septembre 2022. Le général Samaké renfile donc son treillis et prend les rênes de l'armée de Terre, alors qu'une nouvelle opération d'envergure, " Tile Koura " - " jour " ou " soleil nouveau " en bambara -, a été annoncée le mois dernier par le président malien de transition, le colonel Assimi Goïta.
Le colonel Famouké Camara devient chef d'état-major de la Garde nationale, après avoir notamment commandé l'opération Maliko à Gao, dans le nord du Mali.
Le général Moussa Toumani Koné devient directeur de la Gendarmerie nationale. Il dirigeait jusqu'ici la Sécurité militaire. D'autres nominations ont eu lieu à la Sécurité militaire, au Génie et au service de santé des armées.
Mais on remarque aussi deux maintiens de taille : celui, au sommet de la pyramide, du chef d'état-major des armées, le général Oumar Diarra, et celui du chef d'état-major de l'armée de l'Air, le général Alou Boï Diarra. Tous deux sont réputés proches de l'actuel ministre de la Défense, le colonel Sadio Camara - l'un des cinq colonels à l'origine du coup d'État militaire d'août 2020 -, et de la Russie.