Congo-Kinshasa: De nouveaux massacres à Oicha

9 Février 2023

Dix personnes ont été tuées ce 8 février à Konge, un village d'Oicha, dans l'Est de la RDC. L'armée accuse rebelles de l'ADF d'être les auteurs de ces tueries.

La plupart des victimes sont des femmes surprises dans leurs champs alors qu'elles cherchaient de la nourriture pour leurs familles.

Les tueurs se sont servis d'armes blanches pour exécuter leurs victimes. Au cours de cette attaque, plusieurs personnes ont été prises en otage tandis que six femmes et quatre hommes ont été tués.

"Papa et maman sont partis hier aux champs pour récolter le haricot. La grande sœur les a aussi suivis. Et c'est là que l'ennemi les a trouvés et les a tués tous les trois. Nous venons de les enterrer cet après-midi. C'est une grande douleur de perdre deux parents et une sœur le même jour. On ne s'y attendait pas ! On n'a plus personne... papa et maman sont morts", a témoigné Javan Kavalami qui a perdu ses parents.

Le député provincial, Alain Siwako, regrette que les atrocités commises par les ADF dans la région de Beni semblent être oubliées depuis l'offensive du M23 dans la région plus au sud.

Il demande au président de la République d'avoir aussi une attention particulière pour la situation à Beni.

"Plusieurs fois nous avons dit au président de la République qu'il n'y a pas d'opérations militaires dans le territoire de Beni contre l'ADF. Voilà que maintenant on enregistre encore de nouveaux massacres. Tout le monde semble être focalisé sur la situation du M23 et oublier complètement les massacres qui s'opèrent dans le territoire de Beni. Nous profitons encore une fois pour dire au président Tshisekedi qu'il faut une attention particulière à Beni et qu'il faut lancer vite des opérations militaires pour neutraliser les ADF qui se baladent maintenant de village en village sans être traqués par nos FARDC", a déclaré Alain Siwako.

Un massacre aurait pu être évité

La société civile du territoire de Beni s'est réunie en urgence ce jeudi (09.02.2023) au lendemain de ces tueries à Oicha. Elle a déploré la faiblesse des services de renseignement.

Son président Richard Kirimba regrette que les services de sécurité n'aient pas pris en compte les alertes de la population. Pour lui, ce massacre aurait pu être évité. Il demande ainsi qu'une enquête soit faite.

"Nous exigeons que des enquêtes sérieuses soient faites. Pour identifier les responsabilités qui peuvent être du côté des services de sécurité par rapport au travail attendu qui est de protéger les populations civiles. Rien n'a été fait malgré d'énormes alertes partagées à différents niveaux par les populations civiles", a déploré Richard Kirimba.

La région de Beni dans le Nord-Kivu, est depuis une dizaine d'années sous menace de l'ADF, une rébellion d'origine ougandaise. Il y a deux jours, une femme a été tuée à Mbau, un village situé à cinq kilomètres au Sud d'Oicha.

Les deux dernières semaines, au moins cinq bombes ont été découvertes à temps, avant qu'elles n'explosent, dans des écoles, marchés et autres lieux publics à Oicha et Beni.

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