Une dernière et encore une fois, David Graeber continue à marquer cette époque par la sortie de son livre " Pirate Enlightenment, or the real Libertalia " au début de l'année aux Etats-Unis. Toujours épris de liberté, il clame dans ce livre, un Ratsimilaho en un des inspirateurs des Lumières.
David Graeber a été jusqu'au bout de ses idées jusqu'à son dernier livre posthume, " Pirate Enlightenment, or the real Libertalia ", mise en vente au mois de janvier aux Etats-Unis. Ce sortant de l'université de Yale, anthropologue et auteur à succès, a voulu accoucher ses dernières visions d'un monde plus libre et égalitaire en se tournant vers Madagascar.
La Grande Île de l'entre VIIème et VIIIème siècle, quand des pirates au grand cœur ont décidé de créer une société égalitaire dénommée " Libertalia ". Dans ce livre, l'auteur se délecte d'une communauté où les esclaves allaient retrouver leur liberté, où les décisions étaient prises d'un commun accord, ... Il y a de l'utopie dans l'air, aujourd'hui encore l'existence de cette société divise encore les scientifiques.
Mais David Graeber a trouvé dans cette communauté libre ce pour quoi il s'est toujours battu que ce soit à travers son activisme très engagé avec le mouvement " Occupy " entre autres et ses livres comme " Possibilities : essays on hierarchy, rebellion, and desire " (2007), " Lost people : magic and the legacy of slavery in Madagascar " (2007), " The utopia of rules : on technology, stupidity, and the secret joys of bureaucracy " (2015), " Bullshit jobs : a theory, penguin " (2018), ...
Sa manière de démonter les certitudes de la société occidentale, à faire tomber les pensées dominantes de celle-ci à travers les époques, a fait de lui l'un des plus grands penseurs de ce dernier siècle. Bien qu'il soit un adorateur des pensées des Lumières. Certes aussi décrié qu'adulé par tous ceux ou celles qui pensaient à contre-courant. Sortir du moule consumériste et abêtissant.
Jusqu'à qualifier les pirates de cette terre utopique et Ratsimilaho de bergers de la vraie démocratie dans " Pirate Enlightenment, or the real Libertalia ". Des prophètes ignorés, un tel système aurait déplu à cet épouvantail qu'est le libéralisme. Qui au fond, ne serait qu'un mirage pour les bons moutons de la consommation sous le sceau du monopole mondial, local dans des pays comme Madagascar.
Alors, face à cette pression économique, l'homme a perdu toute aspiration à la liberté, devenue une caricature de celle-ci maintenant. David Graeber y évoque aussi le rôle des femmes à une époque en avance sur son temps. Des entrepreneuses natives, malgaches donc, boostées par le contexte libéral, laissant penser que la liberté se trouve là où il est le moins attendu.