Dakar — Le bureau de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), en collaboration avec l'Etat du Sénégal, a organisé jeudi un atelier consacré à l'élaboration des procédures opérationnelles standards de prise en charge des migrants secourus en mer après leur débarquement, a constaté l'APS.
"Ce projet vient à son heure parce qu'il permet de capaciter tous les acteurs impliqués dans le débarquement des migrants en termes de prise en charge pour donner un visage humain à la prévention afin de rendre aux migrants toute leur dignité et leurs droits", a déclaré Henry Boum Cissé, chef de la division communication, prévention et sensibilisation du comité interministériel de lutte contre l'émigration irrégulière.
Le projet porte sur "le renforcement des capacités permettant au gouvernement du Sénégal de fournir aux migrants vulnérables une aide et une protection soucieuses des sexospécificités et fondées sur les droits après leur débarquements".
Le Sénégal "a fait le pari de cerner toute la problématique migratoire", a dit Ciss, ajoutant que l'État a mis sur pied ce comité interministériel de lutte contre l'émigration irrégulière en décembre 2020.
A l'en croire, l'ambition est de "palier certains manquements et fédérer des actions des synergies autour de cette problématique".
Cette rencontre permettra d'avoir "des procédures opérationnelles standard afin de prendre en charge la protection, l'assistance et l'aide des migrants suivant des situations de crise, d'incidents comme on en a connu durant ces quelques années avec une montée des départs en mer occasionnant des fois des accidents graves qui nécessitent la prise en charge de ces migrants naufragés", a relevé Henry Boum Cissé, par ailleurs conseiller technique à la Direction générale d'appui aux Sénégalais de l'Extérieur au ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'extérieur.
"Il y a des structures en première ligne, mais le fait de travailler sur des procédures harmonisées et standardisées facilite les missions de chaque structure. Je crois qu'il faut saluer cette démarche qui permettra de prendre automatiquement les migrants en charge", a indiqué M. Cissé.
L'OIM, maîtresse d'œuvre de ce projet, veut que "tous les acteurs se mettent en réseau pour communiquer et définir le rôle de chacun".
Cela permettra, selon Valeria Falaschi, cheffe de mission de l'OIM Sénégal, à tous les acteurs "d'intervenir dans l'urgence pour sauver des vies humaines". "Une connaissance holistique va permettre à tous les acteurs d'intervenir dans l'urgence pour sauver des vies humaines", a-t-elle précisé.
"Il y a beaucoup d'aspects à prendre en compte dans le cadre de la protection et l'assistance en urgence des migrants en cas de naufrage. Il s'agit de l'Etat souverain, des termes de sécurité, de la Police, de la Gendarmerie, de la gestion des frontières", a t-elle dit.
Mme Falaschi a estimé que cela permettra "d'arrêter de bafouer les droits des vies humaines en les jetant en prison alors qu'elles ne cherchent qu'à voyager".
Par ailleurs, l'autre pan de ce projet est liée "aux spécificités" de la migration qui touchent aussi bien "des enfants que des femmes".
Le projet est financé par les fonds de développement de l'OIM à hauteur 182.678.820 (300000 dollars).