Après une nouvelle perquisition dans un immeuble de Jean-Pierre Amougou Belinga, la deuxième depuis le début de la semaine, Reporters sans frontières affirme que des éléments de l'enquête sur l'assassinat du journaliste Martinez Zogo accablent l'homme d'affaires.
La perquisition de jeudi dans l'immeuble Ekang de neuf étages au quartier Briquetterie à Yaoundé a duré quatre heures, dont deux passées au sous-sol. Et les enquêteurs sont repartis avec les enregistrements des caméras de surveillance.
Pour rappel, dans ce dossier, la présidence du Cameroun a annoncé des arrestations le 2 février, mais depuis, aucune précision officielle n'est venue compléter cette déclaration. On sait que plusieurs cadres et membres du contre-espionnage (DGRE), font partie des individus interpellés. Jean-Pierre Amougou Belinga, plusieurs de ses proches et collaborateurs sont arrêtés depuis le début de la semaine.
Le récit de Justin Danwe corroboré, selon RSF
RSF affirme que d'après plusieurs sources proches du dossier, les enquêteurs ont entre leurs mains des éléments - des relevés téléphoniques par exemple - qui corroborent le récit attribué à Justin Danwe. Ce directeur des opérations spéciales des services de renseignement aurait avoué avoir pris part à l'enlèvement et aux tortures infligées à Martinez Zogo, le 17 janvier.
Un récit qui présenterait Jean-Pierre Amougou Belinga comme l'instigateur ayant voulu se venger de l'animateur de radio qui, dans sa quotidienne Embouteillages, très écoutée à Yaoundé, avait révélé des documents mettant en cause l'homme d'affaires et plusieurs hautes personnalités pour des faits de corruption.
Me Charles Tchoungang, avocat de Jean-Pierre Amougou Belinga, parle d'une " cabale médiatique ", d'une " campagne à sens unique " et affirme que son client perçoit ce qui lui arrive comme une " machine en marche contre lui ".