Bonjour ou bonsoir,

Je voudrais commencer par adresser mes plus sincères condoléances aux personnes touchées par les séismes qui ont frappé la Türkiye et la République arabe syrienne tôt lundi matin.

À ce jour, presque 8 000 personnes sont décédées, des milliers d'autres sont blessées, et il ne fait aucun doute que ces chiffres continueront de grimper.

Au vu des conditions météorologiques et des répliques qui se font sentir, nous sommes engagés dans une course contre la montre pour sauver des vies.

Les gens ont besoin d'un abri, de nourriture, d'eau potable et de soins médicaux, permettant de traiter les blessures causées par le séisme mais aussi de répondre à d'autres besoins en matière de santé.

L'OMS a débloqué 3 millions USD du Fonds de réserve pour les situations d'urgence afin d'intervenir en Türkiye et en République arabe syrienne.

Elle est en train d'acheminer des fournitures médicales pour aider les deux pays à agir et collabore avec ses partenaires pour assurer des soins médicaux spécialisés.

Des fournitures médicales et des kits de chirurgie traumatologique sont actuellement transportés par voie aérienne vers Istanbul depuis notre centre logistique de Dubaï, aux Émirats arabes unis.

Un autre avion à destination de Damas est pratiquement prêt à décoller et un troisième vol est prévu.

Une délégation de haut niveau, qui coordonnera l'action de l'OMS, est également en train de se rendre sur place.

En outre, des équipes médicales d'urgence - 77 nationales et 13 internationales - sont en cours de déploiement. Ces équipes sont composées de professionnels de la santé du monde entier, formés pour dispenser des soins d'importance vitale dans des situations d'urgence.

Aujourd'hui, nous accueillons des représentants de l'OMS des deux pays pour qu'ils nous parlent plus en détail de la situation sur le terrain et des besoins auxquels ils font face.

Commençons par le représentant de l'OMS en République arabe syrienne, le Dr Iman Shankiti. Dr Shankiti, vous avez la parole.

[LE DR SHANKITI S'ADRESSE AUX MÉDIAS]

Merci, Dr. Shankiti.

Passons au représentant de l'OMS en Türkiye, le Dr Batyr Berdyklychev. Dr Berdyklychev, vous avez la parole.

[LE DR. BERDYKLYCHEV S'ADRESSE AUX MÉDIAS]

Merci, Dr. Berdyklychev.

Comme le Dr Shankiti l'a dit, la situation en République arabe syrienne est aggravée par des années de conflit, ainsi que par les épidémies de rougeole et de choléra qui mettent déjà à rude épreuve un système de santé fragile.

Depuis fin août, quelque 85 000 cas de choléra ont été signalés par la République arabe syrienne.

Mais ce sont au total 30 pays qui ont fait état d'épidémies de choléra en 2022.

On estime que, dans le monde, plus de personnes sont décédées de cette maladie l'année dernière qu'au cours des cinq années précédentes réunies.

À l'heure actuelle, 23 pays connaissent des épidémies de choléra et 20 pays ayant des frontières terrestres avec les pays touchés sont à risque.

Au total, plus d'un milliard de personnes dans le monde sont directement exposées au risque de choléra.

Le choléra se transmettant par l'eau contaminée, il est urgent d'assurer l'accès à l'eau potable partout où sévit une flambée aiguë, afin de prévenir la transmission de la maladie.

L'OMS recommande également aux pays à risque de renforcer la surveillance pour identifier et gérer les cas aussi rapidement que possible.

Il existe des vaccins efficaces contre le choléra mais, vu que l'offre est très limitée, le Groupe international de coordination qui gère les stocks mondiaux de vaccins contre cette maladie a suspendu le schéma classique à deux doses l'an dernier, recommandant plutôt un schéma à dose unique pour élargir l'offre.

À moyen et à long terme, il reste important d'accroître la production de vaccins à l'échelle mondiale. En attendant, nous devons nous appuyer sur d'autres mesures pour mettre fin aux épidémies et sauver des vies.

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Ces dernières semaines, des cas de grippe aviaire à H5N1 ont été signalés chez plusieurs mammifères, notamment des visons, des loutres, des renards et des otaries.

Le virus H5N1 se propage à grande échelle chez les oiseaux sauvages et la volaille depuis 25 ans, mais il faut surveiller de près la récente transmission du virus aux mammifères.

Pour l'heure, l'OMS considère que le risque pour les humains est faible.

Depuis la première apparition du virus H5N1, en 1996, on n'a observé qu'une transmission rare et non durable du virus aux humains et entre humains.

Mais rien ne dit que cela restera le cas et il faut se préparer à un changement de situation.

Comme toujours, il est conseillé de ne pas toucher et de ne pas ramasser d'animaux sauvages morts ou malades, lesquels doivent être signalés aux autorités locales.

L'OMS coopère avec les autorités nationales et ses partenaires pour suivre de près la situation et étudier les cas d'infection à H5N1 chez les humains, le cas échéant.

Le réseau mondial de laboratoires de l'OMS, le Système mondial de surveillance de la grippe et de riposte, identifie et surveille les souches de virus grippaux en circulation et donne des avis aux pays sur les risques pour la santé humaine et sur les traitements ou mesures de lutte disponibles.

L'OMS recommande aux pays de renforcer la surveillance dans les milieux où les humains interagissent avec des animaux d'élevage ou des animaux sauvages.

De plus, elle continue de collaborer avec les fabricants pour veiller à ce que suffisamment de vaccins et d'antiviraux soient disponibles à l'échelle mondiale, en cas de besoin.

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Enfin, de nouveaux travaux de recherche ont montré que moins de la moitié des enfants étaient exclusivement allaités au sein au cours des six premiers mois, ce qui est pourtant ce que recommande l'OMS.

De nombreuses femmes ne bénéficient pas du soutien nécessaire pour allaiter au sein. En effet, plus d'un demi-milliard de femmes actives dans le monde ne jouissent pas de mesures de protection de la maternité adéquates.

Dans le même temps, les messages de promotion des préparations pour nourrissons sont trompeurs et sapent l'allaitement maternel à la moindre occasion.

Presque tous les pays ont signé le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel, qui restreint le marketing des préparations pour nourrissons.

Cependant, les règles qui y sont énoncées sont très peu appliquées.

L'OMS exhorte les gouvernements et les décideurs politiques à promouvoir l'allaitement maternel en s'assurant que les femmes bénéficient de mesures de protection de la maternité adéquates, à savoir, idéalement, au moins 6 mois de congé de maternité payé ainsi que du temps libre pour allaiter lorsqu'elles reprennent le travail.

Nous continuons aussi d'exhorter les gouvernements à mettre un terme au marketing abusif des préparations pour nourrissons et à accroître le soutien à l'allaitement maternel au sein du secteur de la santé, afin que toutes les familles aient accès à des informations et à des avis fiables avant et après la naissance.

Christian, je vous rends la parole.