Congo-Kinshasa: Même au Nord-Kivu, La guerre sur le terrain s'accompagne d'une guerre médiatique

Kinshasa — " D'après ce que nous savons, l'offensive des rebelles vers Goma continue. Le M23 est maintenant à 35 km de la capitale du Nord-Kivu ", explique à l'Agence Fides Pierre Kabeza, ancien syndicaliste défenseur des droits des enfants congolais, ancien président des associations de jeunes de la région du Sud-Kivu, dans l'est du pays.

Et ce, bien que l'armée congolaise ait déclaré avoir repoussé l'offensive de la guérilla du M23 vers la ville de Sake (voir Fides 9/2/2023). Selon des sources d'information, ils ont accompagné les militaires congolais à Sake où le calme serait revenu après qu'une partie de la population ait fui à l'annonce de l'avancée des rebelles. Des vidéos de civils fuyant Sake, principalement des femmes et des enfants, me sont parvenues hier (9 février)", confirme Pierre Kabeza.

Radio Okapi, liée à la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation au Congo (MONUSCO) rapporte les déclarations d'un notable de la région de Bambo qui accuse le M23 de graves violences commises contre les civils. "La population fuit en grand nombre vers Kibirizi, Kirima, Bambo et ailleurs. Ils témoignent que le groupe rebelle commet des exécutions, des atrocités contre la population civile dans cette zone. Ils ajoutent que le M23 tue des civils en indiquant qu'ils appartiennent à des groupes armés alors qu'il s'agit de civils partis chercher leurs produits agricoles".

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Les actions sur le terrain des parties en présence s'accompagnent d'une véritable guerre médiatique, qui, même dans un conflit "oublié" comme celui du Congo, est toujours présente. Un appel à la prudence est lancé par un missionnaire ayant une longue expérience de la RDC. " Nous devons être prudents ", déclare à l'Agence Fides le père Loris Cattani, un Xavérien. Comme dans toute guerre, même dans celle du Nord-Kivu, il y a des actions de propagande et des formes de guerre médiatique de la part des différents belligérants, rappelle le missionnaire, un exemple est celui des rumeurs et des vidéos qui attestent de la présence de mercenaires russes combattant aux côtés de l'armée congolaise. Une présence qui n'a jamais été confirmée, à moins de confondre les techniciens et les pilotes d'avions et d'hélicoptères qui ont longtemps utilisé les avions des forces armées congolaises et probablement aussi de la MONUSCO comme "combattants".

En ce qui concerne les revendications de l'armée congolaise au-delà du fait concret (le contrôle de la ville de Sake), il est nécessaire de rassurer la population, surtout à Goma où, ces derniers jours, des manifestations ont eu lieu contre les Casques bleus de la MONUSCO et les soldats de la nouvelle East Africa Force (voir Fides 8 et 9 février 2023). (LM) (Agence Fides 10/2/2023

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