À 36 ans, Princesse Fanta (son nom d'artiste) ou tout simplement Fanta Cissokho est une valeur sûre de la musique sénégalaise. Cette ambassadrice de la culture mandingue qui a déjà réussi à mettre trois singles sur le marché entend conquérir l'Afrique. Un continent que la petite-fille du défunt " roi de la kora ", Soundioulou Cissokho veut dignement servir avec sa kora.
ZIGUINCHOR- " Ce que je ressens sur scène est inexplicable. Sur scène, j'oublie tout. C'est comme si j'étais dans un autre monde ". Oui ! Elle est forcément dans un autre monde. Un monde qu'elle est capable de transporter et manier à sa guise, avec sa kora. Princesse Fanta Cissokho l'a fait le vendredi dernier à Ziguinchor. À l'occasion du Festival international de la kora (Fik) qui s'est tenu, dans la capitale régionale du Sud, au début de ce mois de février, le public de la place Bambaya, au cœur de la ville, a découvert une voix raffinée, douce et surtout étincelante.
Celle de la petite-fille du " roi de la kora ", Soundioulou Cissokho. Et le sang ne ment pas ! Avec la chanson " Sanu " (l'or, en français), reprise avec son propre style musical, le " tradi-moderne ", Princesse Fanta Cissokho a réussi à arracher un tonnerre d'applaudissements aux amoureux de cet art qui ont effectué le déplacement au niveau de cette place mythique. Une prestation qu'elle a adorée. Dans la lignée des Cissokho, l'art de manipuler la kora se transmet de génération en génération.
Aujourd'hui, celle qui est passée à l'École nationale des Arts en 2005 se dit prête à maintenir haut le flambeau et continuer à transporter cette musique aux sonorités typiquement africaines au-delà du continent noir. " J'ai de grandes ambitions dans la musique. Je veux travailler davantage à faire connaître ma culture, avec mon style musical qui est le " tradi-moderne ". Je veux aussi être une digne représentante de mon grand-père, de ma culture mandingue et africaine d'une manière générale ", confie-t-elle. Pour atteindre le sommet et s'y accrocher, il faut accepter de travailler en mettant en avant une certaine rigueur et exigence. Princesse Fanta Cissokho le sait. Et c'est son leitmotiv.
Très jeune, elle s'est engagée dans cet art. Elle ambitionne d'aller jusqu'au bout. Car, la fille de Chérif Cissokho sait que seul le travail paie, et tout s'obtient au bout de l'effort. Elle veut confirmer son talent inné. En juin 2019, Fanta Cissokho a eu à lancer son single " Nioun niar) qui signifie " nous deux " et s'en est suivi " Xalé yi " (Les enfants) et plus tard, " Sa wett " (À tes côtés).
Dans son tube " Xalé yi ", la chanteuse a décidé de rendre hommage aux enfants souvent victimes de maltraitance. Une façon pour elle de leur redonner le sourire. Quelques années avant ces prouesses musicales, Princesse Fanta Cissokho a eu à représenter le Sénégal à Bamako, en terre malienne dans l'émission " Case sanga ". C'était en 2008.
Cette année-là, elle avait partagé la scène avec des artistes de renommée mondiale, notamment Tiken Jah Fakoly, Amadou & Myriam, Oumou Sangharé, Madou Diabaté, etc. Admiratrice de Souleymane Faye, Youssou Ndour, Oumou Sangharé, Fatoumata Diawara et de feu Pape Seck Dagana d'Africando, son grand-père maternel, Fanta Cissokho veut être cette étincelle qui va continuer à briller sur les scènes nationales, africaines et mondiales. Âgée de 36 ans, Fanta Cissokho se dit prête à s'imposer pour s'offrir une place de choix dans le cercle restreint des " reines de la Kora ".