Maroc: Plus de 143.000 interactions avec la consultation citoyenne sur la participation des femmes au développement (M. Chami)

Rabat — La consultation citoyenne sur la participation des femmes au développement a recueilli plus de 143.000 interactions, a indiqué, vendredi à Rabat, le président du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE), Ahmed Reda Chami.

Intervenant lors de la séance d'ouverture du premier Colloque national sur "la femme, la famille et le pari du développement", M. Chami a souligné qu'une consultation citoyenne sur "la participation des femmes au développement" a été lancée à travers la plateforme de participation citoyenne du CESE "ouchariko.ma" à l'initiative du ministère de la Solidarité, de l'Insertion sociale et de la Famille, en partenariat avec le Conseil.

Selon le responsable, le thème de cette consultation a suscité un grand intérêt chez les citoyens qui y ont largement participé (le nombre total d'interactions avec le sujet a atteint 143.239, dont 1.302 réponses au questionnaire).

Au regard des résultats de cette consultation, le nombre de participantes dépasse 75%, un taux qui reflète, selon M. Chami, le grand intérêt accordé par les femmes à cette question, ajoutant que la majorité des participants appartiennent à la population active urbaine (91%), notamment dans les régions de Rabat-Salé-Kénitra (28%) et du Grand Casablanca-Settat (26%).

Les conclusions de cette consultation reflètent les perceptions et attentes des participants par rapport aux défis auxquels fait face la femme et la famille en matière de développement, a relevé M. Chami, annonçant que les principales conclusions de cette consultation citoyenne seront présentées ultérieurement dans un document de synthèse détaillé.

S'agissant de l'égalité homme/femme, près de 71% des participants estiment que le principal obstacle à sa réalisation réside dans les mentalités et les idées sociales et culturelles dominantes, suivies par la "vulnérabilité économique des femmes" (54%) ainsi que la "faible représentation des femmes dans les postes de responsabilité" (49%) et le "cadre légal" (38%), a-t-il relevé.

En relation avec les principaux obstacles qui empêchent les femmes d'être économiquement autonomes, la majorité des répondants (71%) placent au premier plan la prédominance persistante de la mentalité masculine dans les relations avec les femmes, suivie des diverses formes de discrimination dans le domaine professionnel (51%), les difficultés d'accès à l'éducation et à la formation (43%), les obligations et charges ménagères (42%) ainsi que les risques pour la sécurité des femmes dans le lieu de travail (36%).

De même, la violence verbale ou les actions ou agissements inappropriés viennent en premier lieu, selon les opinions des participantes et participants (63%), suivis du harcèlement sexuel (61%), a expliqué M. Chami, notant que pour près de la moitié des femmes et hommes participants, les espaces dans lesquels les femmes sont les plus exposées aux manifestations de violence sont le domicile, les lieux publics, les sites de réseautage social et le monde virtuel en général, ainsi que les moyens de transport et les lieux de travail.

Aussi, les personnes sondées considèrent comme une nécessité d'accorder une attention particulière pour permettre aux femmes de participer pleinement au développement et à la lutte contre les stéréotypes qui dégradent le statut des femmes dans la société (71%), suivie par l'autonomisation économique et financière des femmes (63%), le renforcement du cadre juridique et institutionnel à même de concrétiser le principe d'égalité entre les femmes et les hommes (59%), en plus de renforcer les conditions de sécurité des femmes à la maison, dans les espaces publics et dans les lieux de travail (58% des opinions).

Les facteurs culturels constituent un obstacle majeur à la réalisation de l'égalité homme-femme et empêchent l'autonomisation des femmes, selon les résultats de cette consultation, confirmant ainsi les diagnostics et constats du CESE dans ses rapports et avis.

Le Conseil relève qu'aucun progrès ne peut être réalisé sans lever les restrictions et les barrières culturelles qui entravent la voie vers la promotion du statut de la femme, car construire une société moderne, inclusive et dynamique nécessite de faire face aux stéréotypes, qui dégradent la dignité des femmes.

A cette occasion, M. Chami a passé en revue les recommandations proposées par le CESE, dans les différents rapports et avis rendus, concernant les améliorations à entreprendre pour faire progresser l'égalité et parvenir à l'autonomisation économique des femmes, y compris celles à caractère institutionnel, dont l'accélération du rythme d'adaptation de la législation nationale aux accords internationaux ratifiés par le Royaume et l'abolition de toutes les dispositions discriminatoires à l'égard des femmes et des filles.

Et de conclure que le succès de ce chantier demeure tributaire d'un débat public à même de développer les mentalités, inculquer les principes d'égalité homme-femme chez les enfants et corriger les stéréotypes discriminatoires à l'égard des femmes.

Organisé à l'initiative du ministère de la Solidarité, de l'Insertion sociale et de la Famille, ce colloque de deux jours vise à mettre en évidence les enjeux et les défis de la promotion de la situation de la femme et de la famille et de leur pleine participation à tous les domaines de développement et d'échanger sur les meilleurs moyens pour relever ces défis et préconiser des propositions sur les questions traitées.

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