Afrique: Welcome Azali !

Les Comores, un archipel composé de quatre îles volcaniques, vont présider, dès samedi 18 février prochain, aux destinées de l'Afrique. Le Comorien Azali Assoumani succède au Sénégalais Macky Sall dont le mandat, mi-figue, mi-raisin, à la tête de cette institution africaine, a laissé en suspens plusieurs dossiers dont celui de la crise sécuritaire en RD. Congo.

Macky Sall lègue à son successeur le dossier qui lui a brûlé entre les mains quand il a tenté de prendre position pour le Rwanda. Le Sénégalais était favorable à la thèse défendue par Kigali consistant à réunir autour d'une table le gouvernement congolais et le M23, pourtant, instrumentalisé par le pouvoir de Kigali. Objectif : consacrer la balkanisation de la RDC.

Or, Dakar fait face à la rébellion de la Casamance. Séparée du nord du Sénégal par la Gambie, cette région sénégalaise est le théâtre du plus vieux conflit du continent depuis que des indépendantistes ont pris le maquis avec un armement rudimentaire après la répression d'une marche en décembre 1982. La rébellion a prospéré sur le particularisme de cette région fertile mais, isolée en grande partie du Sénégal par la Gambie.

La RDC est obligée de tourner, désormais, la page Macky Sall en mettant le cap vers le Comorien Azali. Le président Tshisekedi est arrivé hier à Moroni, la capitale de cet archipel de l'océan indien pour une visite de 24 heures. En prévision du sommet des Chefs d'Etat et de gouvernement à Addis-Abeba, Kinshasa entend présenter sa version des faits sur cette crise sécuritaire. Le gouvernement congolais et le rapport des Nations Unies imputent au Rwanda la responsabilité de cette insécurité en RDC.

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Entretemps, le ton est à l'escalade entre les deux Chefs d'Etat. Chacun prend à témoin la communauté internationale.

Aujourd'hui, c'est l'Afrique sous la présidence de M. Azali d'œuvrer pour la désescalade. Deux blocs en présence dans cette crise sécuritaire : la Communauté des pays de l'Afrique de l'Est et la SADC.

Le premier regroupement sous-régional des pays de l'Est de l'Afrique épousent la thèse développée par le Rwanda en cherchant à organiser un dialogue entre le gouvernement de Kinshasa et le M23. Tandis que la SADC, beaucoup plus encline au développement de cette partie australe de l'Afrique, réaffirme le respect de l'intégrité des frontières de la RDC, sans dialogue, ni la moindre concession aux semeurs des troubles.

C'est donc autour de ces deux blocs que l'Union africaine devra tabler en vue de permettre le retour de la paix de cette partie Est de l'Afrique. C'est l'occasion de prouver à la face du monde que l'Afrique est capable de surmonter ses divergences et d'apporter des solutions durables aux conflits qui écument le continent. Entretemps, good bye Macky Sall, welcome Azali !

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