Dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), les autorités et l'entrepreneur français Michel Halbwachs ont, enfin, lancé les travaux de dégazage du golfe de Kabuno, situé dans le coin nord-ouest du lac Kivu.
Cela fait des années que les autorités sont alertées par la présence massive de dioxyde de carbone capable d'asphyxier des millions d'habitants dans la région. Le gaz toxique se situe à une vingtaine de mètres de la surface et les travaux devraient permettre de l'extraire.
Joint par RFI, Didier Budimbu, ministre congolais des hydrocarbures, assure que cette opération ne présente aucun risque pour les habitants des villes riveraines du lac Kivu.
" Il [le dioxyde de carbone] est à moins de vingt mètres de la surface et c'est très dangereux. Le président de la République a donc décidé de faire ce travail. Nous connaissons tous la catastrophe qu'a connue le Cameroun dans les années 1980 au niveau du lac Nyos. Ce que nous allons faire c'est pour pouvoir sauver des vies humaines. L'urgence est que chaque jour qui passe, le dioxyde de carbone se rapproche de plus en plus de la surface et en même temps, nous savons tous que du côté du grand lac Kivu, là où il y a les habitations, si jamais il y avait éruption au niveau du volcan Nyamuragira - qui est encore actif - croyez-moi qu'on risque d'avoir une catastrophe. C'est pour cela que le gouvernement a anticipé car gouverner, c'est prévoir. Le chef de l'État a décidé que nous puissions avancer dans ce sens-là, d'où le lancement de ce dégazage. Les travaux vont durer des années et c'est chaque jour que l'on va extraire, petit à petit. Avec le ministère de l'Environnement, tout a été mis en place. A côté, il y a aussi une société chargée de voir comment reboiser, comment essayer de placer les plantes qu'il faut de façon à ce que, chaque fois qu'on va extraire ce gaz, il sera absorbé par ces plantes. Tout a été mis en place et il n'y aura pas de danger pour la population ".