Environ huit cents ex combattants qui étaient cantonnés dans le site de démobilisation de Mubambiro, à une vingtaine de km de Goma (Nord-kvu), en attente du processus de réinsertion, sont retournés dans leurs milieux respectifs depuis jeudi 9 février.
Ces démobilisés ont quitté le cantonnement sur décision des autorités provinciales et des responsables du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation, (P-DDRCS).
C'est depuis jeudi matin que la population environnante de Mubambiro a observé ce renvoi des ex combattants dans leurs communautés d'origine. Une situation qui a suscité beaucoup d'inquiétude au sein de l'opinion.
D'après le coordonnateur adjoint du P-DDRCS, Sukisa Ndayambaje, leur décision est motivée par la situation sécuritaire notamment la menace des affrontements entre l'armée et les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, qui sévissent dans cette région de Kamuronza au sud de Masisi.
Ces ex combattants couraient des risques en restant cantonnés en masse sur ce site alors que les combats s'approchent de plus en plus de la zone, a-t-il expliqué. Sukisa Ndayambaje précise, cependant, que ces démobilisés sont déjà identifiés et possèdent, tous, des cartes biométriques. Dès que la situation va se rétablir le P-DDRCS pourra les regrouper afin de les orienter dans les projets de réinsertion, a-t-il ajouté.
Mais la coordination de la société civile n'a pas du tout apprécié cette décision des autorités. Selon un des responsables de cette organisation à Masisi, le fait de disperser ces ex combattants dans la région peut entraîner des conséquences dangereuses.
Pour lui, l'autorité devrait les délocaliser dans une autre province, loin des affrontements.
D'après cet acteur de la société civile, ces ex combattants ont pris plusieurs directions, certains sont allés dans le Masisi, d'autres ont suivi la population déplacée vers Minova, Mugunga et Goma. La société civile craint que ces derniers ne se retrouvent entre les mains des rebelles qui peuvent les recruter de force.
Ces anciens miliciens, désarmés et démobilisés étaient cantonnés depuis plusieurs années pour certains à Mubambiro et d'autres à Rumangabo, dans l'attente du démarrage des opérations du P-DDRCS pour leur réinsertion sociale. Ils sont au total au nombre de 1750.