La section Protection de l'Enfant de la MONUSCO à Beni a reçu ce vendredi 10 février sept enfants qui se sont échappés des rebelles de l'ADF, il y a 3 semaines dans la région de Mwalika du territoire de Beni au Nord-Kivu.
Il s'agit de 5 garçons, tous de nationalité ougandaise et âgés de 13 à 16 ans. Quant aux deux filles, l'une est de nationalité ougandaise et l'autre congolaise, toutes sont âgées de 7 ans. L'armée affirme les avoir récupérés à la suite des affrontements avec ces rebelles qui se déroulent dans cette région de Mwalika. Ils étaient détenus depuis trois semaines au bureau des renseignements des FARDC à Beni. A la suite du plaidoyer de la MONUSCO à travers sa section Protection de l'enfant, ces enfants lui ont été remis officiellement ce vendredi à Beni par l'armée. Ce qui constitue une garantie pour les FARDC qui ont redit leur confiance en la MONUSCO et ses partenaires pour leur prise en charge.
Le capitaine Anthony Mualushayi, porte-parole des opérations Sokola 1, a ainsi déclaré : " les opérations ont aidé ces jeunes gens à se rendre auprès de l'armée. Nous avons des ONGs qui travaillent dans la protection des mineurs. Ce sont des enfants qui ont pris quand même conscience de quitter les mouvements terroristes et de se rendre auprès des forces armées. C'est pourquoi aujourd'hui, nous allons procéder à la remise de ces enfants entre les bonnes mains de la protection de ces enfants, donc le bureau de la MONUSCO avec son partenaire ".
Retour à la vie civile : un long parcours
Selon les procédures d'usage, la MONUSCO qui a reçu ces enfants les remet à son tour à ses partenaires pour leur prise en charge psycho-sociale et réinsertion socio-économique. Celle-ci consiste entre autres : en des entretiens psychologiques, soins médicaux pour ceux qui sont malades, travail avec les communautés en vue de leur acceptation aussi bien par la famille que par les communautés, recherches familiales ou réunification familiale. Certains de ces enfants vont suivre des formations pour apprendre un métier. C'est ainsi que plusieurs d'entre eux sont aujourd'hui couturières, coiffeurs et coiffeuses, agricultrices, éleveuses de lapins à Beni-ville, mécaniciens, jardiniers...
La section Protection de l'enfant de la MONUSCO a un mandat de surveillance, communication et de réponse aux six violations graves des droits de l'enfant pendant les conflits armés, à savoir :
L'enlèvement, recrutement et utilisation des enfants, meurtres et mutilations, viols et violences sexuelles, attaques contre écoles et hôpitaux et le refus d'accès à l'assistance humanitaire. En plus, elle fait des plaidoyers avec les parties en conflit (forces de sécurité et groupes armés) pour minimiser les risques de violations graves des droits des enfants pendant les conflits armés. L'un des aspects du mandat de la section Protection de l'enfant de la MONUSCO est de dialoguer avec les groupes armés, afin qu'ils puissent cesser de recruter les enfants en leur sein et les autres violations graves des droits de l'enfant.
Des centaines d'enfants sortis des rangs des groupes armés avec l'appui de la MONUSCO.
Ainsi, depuis 2018, la section s'est engagée à discuter avec plusieurs groupes qui sévissent à l'Est de la RDC. Au Grand Nord-Kivu, la section Protection de l'enfant a pu signer la Déclaration unilatérale pour la lutte contre le recrutement d'enfants et la Feuille de route sur la prévention du recrutement d'enfants et autres violations graves, avec trois groupes dissidents de Maï-Maï.
En février et juillet 2019, une nouvelle Déclaration unilatérale pour la lutte contre le recrutement d'enfants et une Feuille de Route sur la prévention du recrutement d'enfants et autres violations graves étaient signées par trois groupes Maï-Maï : Mazembe UPDI du feu Busho Kitete, Mazembe FPP-AP de Kasereka Kasyano Kabidon et Mazembe UPLC de Kambale Mayani. Depuis lors et grâce à ces plaidoyers de la MONUSCO, des centaines d'enfants sont sortis des rangs des groupes armés dans la région de Beni-Butembo-Lubero au Nord-Kivu.