Cote d'Ivoire: Le village de Kpo Kahandro traumatisé par une maladie mystérieuse et mortelle

Micrographie du virus de l'hépatite B - (Photo d'archives)

À Kpo Kahandro, au centre de la Côte d'Ivoire, les villageois restent traumatisés suite à des décès liés à une maladie mystérieuse : 21 selon les habitants et 16 selon les autorités sanitaires. Piste privilégiée : une intoxication liée à un produit utilisé par un féticheur. Reportage.

Dans le centre de la Côte d'Ivoire, dans un village près de Bouaké, une localité reste traumatisée par l'apparition, ces dernières semaines, d'une maladie mystérieuse, qui a fait 21 morts selon habitants, 16 d'après les autorités sanitaires.

Les victimes sont principalement des enfants. Le ministre de la Santé, assure que " la crise est sous contrôle ". Son département penche pour la piste d'une intoxication liée à un produit utilisé par un féticheur. Mais sur place, le mystère et la douleur dominent toujours.

Ecole fermée et maisons vides : depuis janvier, Kpo Kahandro vit ainsi au ralenti. Les habitants tentent de faire leur deuil. En vain. Dorothée Ahou Kouamé perdu sa fille de trois ans. " Elle faisait toujours des convulsions malgré le fait qu'on lui faisait des injections, raconte-t-elle. Ça se calmait un peu puis ça reprenait. Ma petite est décédée aux environs des 3h et quelques. Le corps est encore à la morgue, on n'a pas encore fait l'enterrement. Je n'arrive même pas à manger correctement, ça me réveille à chaque fois ".

" Beaucoup d'habitants on fuit avec leurs enfants "

Médecins et villageois pointent un médicament concocté par un guérisseur : c'est un liquide contenant une bactérie dangereuse et qui aurait été aspergé sur un poulet faisant office de fétiche à l'entrée de la maison du notable du village.

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" On a expliqué du côté mystique, explique Paul Kouassi, le président des jeunes. Tel fétiche, quand on l'installe dans un village baoulé, il peut y avoir des morts. Le féticheur a dit "non, pour moi ça ne tue pas". Le 2 décembre, les villageois ont commencé à tomber, et la première petite fille qui est décédée c'est sa petite fille. Dans l'analyse aussi, il s'est trouvé que ceux qui sont aux alentours de la cour du fétiche, il y a eu au moins deux morts ".

Depuis, chaque maison a été désinfectée. Le fétiche incriminé a été détruit. Mais l'inquiétude reste palpable. " Beaucoup on fuit avec enfants, souligne Sylvain, l'adjoint du chef du village. Les autres villages n'ont pas été touchés ".

La semaine dernière, deux personnes ont été condamnées à cinq ans de prison, pour des faits relevant de charlatanisme. Selon le procureur du tribunal de Bouaké, les enquêtes judiciaires se poursuivent pour faire la lumière sur les décès survenus ces derniers mois.

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