Dakar — Le démarrage prévu cette année de la production sénégalaise d'hydrocarbures aura un "impact positif" sur le taux de croissance économique du pays à la fin de 2023, déclare la direction nationale de la BCEAO, confirmant des prévisions déjà faites par les autorités locales.
Dans un communiqué parvenu vendredi à l'APS, la BCEAO, la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest, ajoute avoir remarqué que cette production d'hydrocarbures pourrait également impacter positivement le compte des transactions courantes du Sénégal avec l'extérieur.
La direction nationale de la BCEAO pour le Sénégal a donné ces informations à la suite de sa première rencontre trimestrielle, pour l'année 2023, avec l'Association professionnelle des banques et établissements financiers du Sénégal (APBEFS) et les directeurs généraux de ces mêmes structures.
"Le cadrage macroéconomique 2023-2024 du Sénégal et de l'Union", l'union monétaire des huit pays membres de ladite banque centrale, "a été présenté aux dirigeants des établissements de crédit", lors de cette rencontre, affirme le communiqué.
"Ce cadrage fait ressortir l'impact positif du démarrage de la production d'hydrocarbures sur la croissance économique et le compte des transactions courantes avec l'extérieur", assure la direction de la branche sénégalaise de la BCEAO.
Ces perspectives confirment les attentes des autorités sénégalaises, selon lesquelles le taux de croissance du pays, de 4,8 % en 2022, devrait atteindre 10 % en 2023, grâce aux premiers revenus pétroliers et gaziers attendus cette année.
Les prévisions de la banque centrale mettent également en exergue "les efforts de consolidation budgétaire attendus afin de ramener, à l'horizon 2024, le déficit budgétaire à sa cible de 3 % fixée par le pacte de convergence de l'Union".
Selon la même source, la situation du système bancaire sénégalais à la fin de décembre 2022 a été jugée "globalement satisfaisante".
Elle explique que les crédits ont progressé de 19,8 %, en glissement annuel, pour s'élever à 6.808,5 milliards de francs CFA à la fin décembre 2022.
Cette évolution a été essentiellement tirée par la hausse de 32,2 % des crédits à court terme, de 11,2 % des crédits à moyen terme et celle des crédits à long terme, qui ont augmenté de 18,6 %.
Au Sénégal, les activités de portefeuille sur titres notamment publics ont également sensiblement progressé de 31,5 %, à la fin de l'année 2022.
Le portefeuille de titres des banques sénégalaises s'est établi à 3.115 milliards de francs CFA à la fin de décembre 2022, contre 2.369 milliards un an plus tôt.
"La qualité du portefeuille s'est améliorée", fait remarquer la direction nationale de la BCEAO pour le Sénégal.
Elle ajoute que "les responsables des établissements de crédit se sont félicités des initiatives prises par le tribunal du commerce de Dakar portant sur l'élaboration d'un mode opératoire pour le règlement des dossiers de contentieux bancaires".
"Cette mesure devrait permettre de réduire les coûts et les délais de traitement de ces dossiers devant le tribunal du commerce", estime la direction nationale de la branche sénégalaise de la BCEAO.
Les dirigeants des établissements de crédit au Sénégal "ont réitéré le souhait que les dossiers anciens pendants devant les tribunaux d'instance puissent faire l'objet d'un transfert auprès du tribunal du commerce".