Saint-Louis — La Revue africaine de sciences politiques et sociales (RASPOS) a su vaincre les défis de la régularité de sa parution et de la qualité de ses articles, a affirmé vendredi son directeur de publication, Ogo Seck.
"Au début, il fallait relever deux défis : celui de la régularité en paraissant tous les trois mois et en gardant la qualité des articles proposés par des universitaires ayant au moins le statut de docteur", a dit M. Seck intervenant à l'occasion de la célébration du dixième anniversaire de cette revue.
Mais garder la qualité et un certain standard dans l'écriture est souvent source de conflits, a-t-il fait remarquer. "De jeunes collègues veulent publier, mais nous leur demandons de le faire avec un encadreur", a-t-il indiqué.
Selon lui, "au niveau africain, cette revue a un prestige certain et suscite l'intérêt des universitaires maliens, béninois qui la sollicitent régulièrement pour faire passer des articles".
Il a remercié la Banque africaine de développement (BAD) qui a eu à financer le premier numéro dans un contexte africain où "on a l'impression que la recherche n'intéresse personne".
"Au début, l'ambition était de résoudre les maux de l'Afrique à travers les mots, qui seront les produits de l'intelligence du continent africain qui regorge d'intellectuels", explique-t-il. "La production en Afrique est immense, mais il n'y a pas de cadre d'expression de la recherche", déplore-t-il.
Il signale que RASPOS a permis à des Maliens, des Béninois et des Sénégalais de "proposer des solutions politiques, juridiques etc. par rapport aux préoccupation de l'Afrique".
En raison du rôle qu'elle a eu à jouer dans l'histoire administrative et politique du continent, déclare-t-il, la ville de Saint-Louis a été un cadre idéal pour lancer une telle revue.
"Avec RASPOS, dit-il, le Sénégal aussi démontre ainsi sa vitalité intellectuelle comme le disent nos amis africains et de cette effervescence intellectuelle fait nourrir la démocratie, car de ces contradictions naissent de belles idées qui font avancer la société. C'est cela le contrat social."
Pour Pape Samba Ndiaye, directeur de l'Unité de formation et de recherche de Sciences juridiques et politiques, RASPOS aide les collègues à publier et à progresser dans leur carrière.
Environ 800 universitaires et hauts cadres des institutions internationales de différentes nationalités africaines, ont publié durant dix ans dans les 40 numéros de la revue.
Professeur titulaire de classe exceptionnelle de droit, Ogo Seck est aussi le président de l'Association des juristes africains (AJA).