Le Président de la Cour Suprême du Togo, Abdoulaye Yaya n'a visiblement pas sa langue dans la poche. Après avoir déversé ses courroux sur les maux qui minent la magistrature, il aborde la question de la corruption dans le pays en faisant référence à la fameuse phrase du Chef de l'Etat qui avait dit qu'une minorité s'accapare des richesses du pays.
C'est lors de la prestation de serment du nouveau président de la HAPLUCIA (Haute autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées) que le Juge Yaya a donné son opinion sur ce phénomène au Togo. Comme de coutume, sur un ton d'humour, il a dit ce qu'il pense et de façon libre.
" Le président américain avait dit qu'on n'a pas besoin des hommes forts mais d'institutions fortes. Nous adhérons à cette assertion, mais dans l'absolu, pour qu'une institution soit forte, ses animateurs doivent être forts.
Le chef de l'Etat, plus proche de nous que l'américain, avait parlé en ce qui concerne la corruption, 'une certaine minorité accaparante des richesses du pays. Et depuis lors des mesures sont prises pour circonscrire cette minorité.
Mais, cette minorité semble devenir une majorité tentaculaire dans la prédation des richesses de ce pays. Il nous semble qu'après le football, la corruption est devenue le second sport national.
M. Aba Kimelabalou, tout ce qu'on vous demande par votre nomination, est de faire en sorte que ce sport ne soit plus praticable. Ce n'est pas facile et ce ne sera pas simple non plus, ne vous laissez pas intimider ni impressionné. Mais, si vous ne le pouvez pas tout de suite, déchargez-vous ! "