Le conseil des ministres qui s'est tenu vendredi dernier, en visioconférence, sous la direction du Président de la république, Félix Antoine Tshisekedi, n'a pas manqué de déplorer les pesanteurs qui empêchent la force régionale de la communauté d'Afrique de l'Est basée au Nord Kivu de remplir harmonieusement ses missions au bénéfice des populations toujours en proie à une insécurité grandissante.
Le président de la République a évoqué à cette occasion, la non observance de la Feuille de route de Luanda par le mouvement rebelle, le M23, derrière lequel le Rwanda et ses militaires jouent le rôle de mentors.
L'opinion qui a suivi avec attention, les derniers développements de la situation sur terrain, s'interroge sur la nature de ces pesanteurs dont on se demande quand elles pourront être évacuées, afin de donner champ libre à cette force dont le mandat lui conféré est offensif. Et ce, aux termes de résolutions des conclaves des chefs d'Etat de la Communauté d'Afrique de l'Est tenus à Nairobi en avril et juin 2022, ainsi que le communiqué final du Sommet de Luanda.
Les analystes politiques estiment que cela ne devait poser aucun problème.
L'opérationnalisation de la mission de la force régionale, à leurs yeux, ne devait pas s'écarter de la nature des termes dudit mandat. Le président de la république n'avait-il pas raison de souligner à ce sujet, que ce mandat devait se poursuivre comme convenu,
notamment avec le désarmement forcé des terroristes du M23 par ladite force régionale à l'échéance du 15 janvier 2023 qui n'a pas été respectée par les rebelles.
Si notre pays tient à l'application stricte et sans conditions de la feuille de route de Luanda, c'est parce qu'elle a été signée par de nombreux chefs d'Etat des pays membres de cette communauté, soucieux de voir la RDC, récupérer ses territoires occupées et se lancer dans la voie du développement, grâce à la paix qui sera réinstaurée.
Au moment où tout semble arrêté sur le terrain, la force régionale qui n'amorce aucune avancée significative, ne peut demeurée bras croisés et aphone sans tonner sur les dirigeants du M 23 qui font fi de sa présence. Comme si son mandat en RDC n'avait pas un caractère offensif. Ce qui arrive à la RDC ressemble à bien des égards à la situation qui a été enregistré dans plusieurs coins du monde. Au Moyen Orient, entre l'Iran et l'Irak, en Serbie, pour ne citer que ceux-là et récemment entre la Russie et l'Ukraine.
La communauté internationale qui assiste aux velléités expansionnistes de certains Etats n'est pas resté indifférent à ces conflits territoriaux qui font des milliers de morts.
Certaines organisations régionales, comme l'Union européenne et l'ONU ont pesé de tous leurs poids pour ramener les Etats bellicistes à la raison. Des moyens militaires en termes de troupes et d'équipements militaires en termes de logistique mis en jeu, ont permis de pacifier plusieurs coins du globe.
La RDC qui est victime d'un complot international qui ne dit pas son nom, semble être assistée sans engagement ferme de ses partenaires de l'EAC qui prétendent la soutenir par une simple présence sur le terrain, alors que la situation se dégrade dangereusement sur le terrain aux yeux de la population indignée; l'opinion nationale constate une sorte de passivité. Et des voix se lèvent pour réclamer à la force régionale de jouer son véritable rôle offensif pour faire entendre la voix de la raison au M 23 qui agit comme un mouvement terroriste.
Avec les pressions qui s'accumulent sur la force régionale, il y a fort à parier qu'elle sera contrainte de poser des actes, afin de faire bouger les lignes si elle ne veut pas perdre sa crédibilité pour n'avoir pas agi quand il était temps.