Afrique: Assemblée générale de l'ONU - L'économie de l'eau au centre d'une séance d'information scientifique

Lors d'une séance d'information scientifique consacrée au thème de l'eau à l'Assemblée générale des Nations unies, d'éminents scientifiques ont averti que la demande en cette denrée dépassera bientôt l'offre. Une situation qui exige à leurs yeux une tarification correcte de l'eau et une gestion durable de ses systèmes de conservation.

Le président de l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies (ONU), Csaba Kõrösi, a appelé les États membres à " écouter les scientifiques, à les interpeller, à poser des questions, discuter, formuler le soutien " attendu des négociations dans la salle. " Nous avons franchi les limites planétaires de l'eau pour la première fois dans l'histoire de l'humanité. Nous avons modifié le cycle mondial de l'eau ", a déclaré, pour sa part, le coprésident de la Commission mondiale sur l'économie de l'eau et ministre principal à Singapour, Tharman Shanmugaratnam.

Le monde assiste à un scénario marqué par des sécheresses et des inondations affectant les régions, signe d'une " tragédie de l'eau contaminée qui dure depuis longtemps sans faire les gros titres ", a-t-il indiqué. Selon les chiffres de l'ONU, un enfant de moins de 5 ans sur cinq meurt chaque minute à cause de la diarrhée. En raison de la mauvaise gestion humaine au cours de l'histoire, la demande en eau devrait dépasser l'offre de 40% à la fin de cette décennie, a-t-il averti

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Potentiels et défis

Le ministre principal a déclaré que malgré la crise actuelle de l'eau, l'humanité dispose des outils nécessaires pour remettre sa gestion sur les rails, tant du point de vue des données et des informations que des connaissances scientifiques, de la technologie, des capacités et du financement. La clé est d'organiser les capacités et les ressources de manière à conserver l'eau localement et globalement, et de les coordonner avec les efforts de lutte contre le changement climatique ainsi que la perte de biodiversité.

Il est urgent d'encourager la conservation, d'étendre les systèmes d'approvisionnement en eau, a-t-il ajouté. Entre autres recommandations, il a évoqué la coopération internationale pour renforcer les capacités de la main-d'œuvre et soutenir les institutions multinationales et régionales. Ces initiatives reposent sur la science et les données. " Si nous voulons faire de la science une force unificatrice, nous devons combler les lacunes dans les données ", a-t-il dit.

Des propositions telles que le suivi et la vérification des informations sur l'eau dans les États membres font partie des " nouvelles donnes " lancées en octobre. Ce qui a débouché sur dix points d'inflexion qui incluent la création d'un mécanisme de validation scientifique, l'organisation d'un système mondial d'information sur l'eau, l'éducation et le renforcement des capacités pour apporter la science et les données aux questions de politique de l'eau.

La nature transversale de l'eau

Quant à Aromar Revi, il a mis en garde contre les arbitrages entre la nourriture, l'eau et l'énergie, citant le conflit potentiel entre les biocarburants et la production alimentaire dans les zones où l'eau est rare. La question de la tarification adéquate de l'eau a été soulevée par María Fernanda Espinosa, membre de la Commission mondiale sur l'économie de l'eau. Évoquant les principes de coopération, de durabilité et d'égalité des sexes qui serviront de base à la tarification de l'eau, elle a rappelé qu'il s'agit " de belles paroles, mais que la vraie question est de savoir comment le faire dans la pratique ".

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