Burkina Faso: Centre de radiothérapie de l'hôpital de Bogodogo - Le Gouvernement explique les raisons de la fermeture

12 Février 2023

L'Assemblée législative de Transition (ALT) a tenu une session plénière, le vendredi 10 février 2023, à Ouagadougou, consacrée à une question orale avec débats, adressée au gouvernement. La question est relative aux conditions d'appui du Fonds qatari de développement à la construction du centre de radiothérapie de l'hôpital de Bogodogo, l'apport de l'Etat burkinabè, les causes de sa fermeture et les dispositions prises par le gouvernement en vue de sa réouverture.

La fermeture du centre de radiothérapie de Bogodogo préoccupe les députés de l'Assemblée législative de Transition (ALT). Ces inquiétudes ont été au cœur d'une plénière tenue, le vendredi 10 février 2023, à Ouagadougou, à travers une question orale avec débats, adressée au gouvernement.

La question orale avec débats, formulée par la députée Marie Angèle Tiendrebéogo/Kalenzanga a porté sur les conditions de l'appui du Fonds qatari de développement à la construction du centre de radiothérapie de l'hôpital de Bogodogo, l'apport de l'Etat burkinabè, les causes de sa fermeture et les dispositions prises par le gouvernement pour sa réouverture. Devant les 66 votants du jour, le ministre de la Santé et de l'Hygiène publique, Dr Robert Lucien Jean-Claude Kargougou, a apporté des éléments de réponse à ces préoccupations. Mais, avant de donner sa version sur ces différents points, le ministre a présenté quelques statistiques en lien avec le cancer au Burkina Faso qui ont concouru à la construction du centre.

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A l'entendre, plus de 12 000 nouveaux cas de cancer ont été notifiés en 2020 avec des décès très élevés autour de 9 000. Le cancer, a-t-il poursuivi, absorbe environ 60% du budget du ministère en charge de la santé alloué aux évacuations sanitaires. Ainsi, pour faire face à cette situation, à son avis, le gouvernement a pris un certain nombre de mesures dont la construction du centre de radiothérapie de l'hôpital de Bogodogo. Aux dires du ministre, il a été construit avec l'appui financier du Fonds qatari de développement à travers un accord d'un montant d'environ huit milliards F CFA. " La convention a été signée, le 21 décembre 2017 entre le directeur général du fonds et le ministre en charge de l'économie et des finances ", a-t-il signifié.

Les raisons de la fermeture

S'agissant des conditions et des éléments qui ressortent de la convention, il a précisé que les études de faisabilité et d'impact environnemental et social devraient être réalisées par le fonds qatari de développement. La construction et l'équipement du centre devraient aussi être portés par cette structure ainsi que la formation et le développement des ressources humaines... Sur les causes ayant contribué à la fermeture du centre, Dr Kargougou a dit être synthétique sur la question. " En janvier 2022, nous avons assisté au départ du personnel marocain qui était en poste au niveau de ce centre. Successivement, nous avons connu des pannes récurrentes sur l'appareil principal qui permet d'offrir les services de radiothérapie ", a-t-il renseigné. A l'en croire, il s'agit de l'appareil de type Halcyon et les tentatives de réparer ont été sans succès.

" Il y a aussi le scanner de dosimétrie qui est aussi tombé en panne ", a-t-il relaté. En dehors des pannes récurrentes, il a relevé l'absence de statut et contrat de maintenance pour assurer un fonctionnement sécurisé du centre. Quant aux dispositions prises pour sa réouverture, le patron en charge de la santé a assuré que l'appareil principal pour les séances de radiothérapie ainsi que le scanner de dosimétrie sont de nouveau fonctionnels. Il a, par ailleurs, assuré que durant la phase critique de la fermeture du centre, le gouvernement a pris toutes les dispositions pour que 55 patients qui étaient en besoin d'évacuation puissent être évacués. La députée Tiendrébéogo, auteure de la question orale avec débats, s'est dit satisfaite des éléments de réponse apportés par le ministre.

" Je vous félicite et vous encourage pour les efforts que le département est en train de mener pour la réouverture du centre ", s'est-elle réjouie. Néanmoins, à l'ouverture des débats, la dizaine de députés qui ont réagi sont revenus essentiellement sur l'absence de statut et de contrat, le manque d'anticipation dans la formation des ressources humaines, le délai de la réouverture du centre pour plus d'éclaircissements. Sur le statut, le ministre Kargougou a signifié qu'un comité mis en place a fait des propositions de différents types. Mais, pour aller vite, a-t-il fait comprendre, il a été décidé de l'érection du centre en un service du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bogodogo en attendant de trouver un statut plus optimal qui puisse être appliqué.

Probable réouverture en mars 2023

Pour ce qui est de la maintenance, il a indiqué que le gouvernement est regardant afin d'avoir des contrats qui soient les plus proches possibles des réalités. " Notre ambition est d'avoir un contrat de trois ans minimum avec le Fonds qatari pour le développement ", a-t-il précisé. A l'écouter, si le contrat de maintenance est signé courant mois de mars, le centre peut recommencer à fonctionner. Quant à l'anticipation dans la formation des ressources humaines, le ministre a souligné que le gouvernement est en discussion avec les Marocains pour pouvoir contacter un physicien médical et un radiothérapeute senior pour accompagner l'équipe burkinabè pour une meilleure prise en main du centre. Il a reconnu le manque d'assez de physiciens médicaux, néanmoins il a rassuré que la situation va être réglée.

" Nous avons discuté avec les Marocains qui ont accepté de nous faire un certain nombre d'assouplissements pour que les étudiants burkinabè qui sont recrutés pour faire de la physiomédicale puissent être admis dans les écoles marocaines ", a-t-il laissé entendre. Au cours des débats, le député Mamadou Yaro a recommandé au gouvernement à toujours faire une analyse des risques de dysfonctionnements avant le démarrage des travaux. " Il faut les identifier, les analyser, connaître leur niveau, ensuite mettre des mesures d'atténuation de ces risques et sur cette base, mettre en place un dispositif de gestion ", a-t-il souhaité. Le vice-président de l'ALT, Dafidi Lompo, a félicité le gouvernement pour ses éléments de réponse qui ont permis d'éclairer davantage les députés et d'assurer les populations de l'ouverture de centre dans un bref temps pour des soins appropriés contre le cancer.

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