Des étudiants "se réclamant basistes d'Annahj" ont interrompu un colloque organisé par l'Organisation des femmes ittihadies (OFI) à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Fès sur le Code de la famille.
La secrétaire nationale de l'organisation, Hanane Rihab, a regretté l'incident et déclaré que "l'université devrait être un lieu d'échange d'opinions et d'éducation à la différence, et non un espace de conflits violents ou de torpillage de conférences".
Le colloque avait pour but de débattre et de défendre un Code de la famille prônant l'égalité des sexes qui n'est pas seulement un droit fondamental à la personne, mais également un fondement nécessaire pour l'instauration d'un monde pacifique, prospère et durable.
Hanane Rihab a également fait savoir que même s'ils ont perturbé la conférence, elle s'est approchée d'eux pour discuter des raisons de ce comportement agressif et irresponsable et de ses objectifs. "Je ne prétends pas les avoir convaincus de la maladresse de leur action, et ils n'ont pas réussi à me convaincre de la justesse de leur protestation, ni de la manière qu'ils ont choisie pour s'exprimer", a-t-elle précisé.
Hanane Rihab: L'université est un lieu d'échange d'opinions et d'éducation à la différence et non un espace de conflits violents ou de torpillage de conférences
Les responsables de l'Université Sidi Mohamed Ben Abdallah de Fès ont également réagi à l'incident, exprimant leur profonde préoccupation, tout en soulignant que "l'université est un lieu de dialogue, d'échange et de débat pacifique".
Ils ont, par ailleurs, appelé toutes les parties à respecter le principe de la liberté d'expression et à s'abstenir de tout comportement qui pourrait perturber le bon déroulement des activités académiques et scientifiques.
De son côté, la faction des "basistes d'Annahj" qui a pris d'assaut la salle a également publié une déclaration, affirmant qu'elle a interrompu la conférence pour protester contre la participation de certains invités mais également pour exprimer son opposition à certains points de vue mis en avant lors de l'événement.
Cet incident met en lumière les tensions qui existent dans la société marocaine autour de la question de la révision du Code de la famille, qui est considéré par certains comme discriminatoire envers les femmes. Alors que certains groupes militent pour une réforme complète du code, d'autres s'opposent farouchement à tout changement, affirmant que cela remettrait en question les valeurs traditionnelles de la société marocaine.
Dans ce contexte, il est essentiel de maintenir un dialogue ouvert et constructif entre toutes les parties prenantes, afin de parvenir à un compromis qui préserve les droits des femmes tout en respectant les valeurs et les traditions de la société marocaine.
Il est également important de respecter les principes fondamentaux de la liberté d'expression et de la tolérance, et de s'abstenir de tout comportement violent ou perturbateur qui pourrait nuire à la société dans son ensemble.