Il y 48 ans, le 11 février 1975, le colonel Richard Ratsimandrava mourait dans un attentat à Ambohijatovo.
La nation perdait un homme d'état remarquable que la génération actuelle ne connaît pratiquement pas. Les circonstances de son assassinat n'ont pas été éclaircies et le procès qui a eu lieu a montré qu'il y avait beaucoup de zones d'ombre dans cette affaire. Un devoir de mémoire doit cependant être fait car cet officier de gendarmerie que le général Ramanantsoa avait choisi pour lui succéder avait une grande ambition pour le pays, celle de lui donner le rang qu'il méritait dans le concert des nations.
Richard Ratsimandrava, ou le souvenir d'un grand homme d'état
Madagascar vivait une période troublée au début des années 70. Le pays avait connu un mai 72 agité et sous la pression de la rue, le président Philibert Tsiranana donnait le pouvoir au général Ramanantsoa qui mettait en place un gouvernement composé de militaires et de techniciens. Mais ce dernier pour avoir les coudées franches organisa un référendum légitimant sa place tête du pays. Mais il dut faire face à de nombreux problèmes au sein de la nation et il a nettement senti que son autorité était mise en cause. Conscient de la lourdeur de la charge et de l'existence de nombreuses rivalités dans son équipe, il décidait de transmettre le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, une des fortes personnalités de son gouvernement.
Cet officier de gendarmerie était connu pour sa volonté de bâtir une politique s'appuyant sur les fonkonolona. Il était conscient de la difficulté qu'il allait rencontrer car il régnait une atmosphère de guerre civile. " tsy miamboha adidy aho, mon général " devait-il dire lorsqu'il accepta sa nomination. (" je ne recule pas devant mon devoir ", traduction libre). Il était prêt à donner toutes leurs places aux cellules de base de la société malgache. Il dérangeait un ordre établi et c'est la raison pour laquelle un complot ayant abouti à son assassinat a été ourdi.