Réunis à Nairobi le 9 février, les chefs d'état-major de la communauté des États de l'Afrique de l'Est (EAC) proposent que le M23 entame son retrait à partir du 28 février pour une durée d'un mois. Il propose aussi une attribution des zones d'influence et d'action aux troupes burundaises, kényanes, sud-soudanaises et ougandaises dans les territoires occupés par le M23. Le gouvernement congolais a réagi pour la première fois à ces propositions.
Le gouvernement congolais ne cache plus sa méfiance à l'égard de certains dirigeants et du secrétariat exécutif de l'EAC. Christophe Lutundula, vice-premier ministre chargé des Affaires étrangères, affirme que ce nouveau calendrier de retrait et ce nouveau plan de déploiement des troupes des pays membres de l'EAC ne sont à ce stade que des propositions que son gouvernement va analyser.
" Nous suivons cela avec beaucoup d'attention "
" Tout ce qui n'est pas dans le sens de permettre à la République d'exercer pleinement sa souveraineté, de sauvegarder son autorité territoriale, de sauvegarder l'indépendance de notre pays, nous n'accepterons pas ça, c'est sûr, affirme Christophe Lutundula. On va décrypter davantage le contenu, non seulement l'écriture, mais l'esprit de ce qui a été proposé. Nous suivons cela avec beaucoup d'attention ".
De plus, l'accord entre le gouvernement et l'EAC concernant le déploiement de cette force régionale, aussi appelé Status of Forces Agreement (SOFA) va être très prochainement soumis à l'évaluation.
" Requinquer le SOFA "
" Nous allons évaluer le SOFA sans complaisance. Je peux le dire, nous n'hésiterons pas à y mettre fin. Mais nous ne le souhaitons pas. Nous ne travaillons pas dans cette perspective, notre perspective, c'est de requalifier et de requinquer le SOFA ", assure le vice-ministre.
Cet accord arrive à échéance en ce mois de février. Il a été signé en septembre dernier pour une durée initiale de six mois renouvelables.