Le procès du journaliste béninois Virgile Ahouansè s'est ouvert lundi 13 février à Porto-Novo. Il est poursuivi pour " diffusion de fausses nouvelles " par la chambre correctionnelle de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet).
En plus du journaliste, le ministère public poursuit un chef quartier et le veilleur de nuit d'une école, tous deux ayant témoigné dans le reportage incriminé auquel la police avait apporté un démenti formel en son temps. Mi-décembre 2022, Crystal News, la radio en ligne dont il est directeur de l'information a diffusé une enquête qui accuse la police d'exécutions extra-judiciaires commises dans une école à Porto-Novo.
Virgile Ahouansè et le chef quartier ont comparu libres. Les trois prévenus ont été interrogés. Le journaliste a expliqué que son enquête est bâtie sur des témoignages. La cour lui demande pourquoi la version de la police ne figure pas dans son sujet. Il répond que l'institution policière reste souvent muette quand elle est sollicitée dans une enquête journalistique. " Cela m'est déjà arrivé sur des enquêtes précédentes ", révèle M. Ahouansè.
Les deux autres prévenus déposent et répondent aux questions des juges et des avocats.
Me Ba Parapé demande la mise en liberté pour le seul prévenu en détention provisoire. Il s'agit du veilleur de nuit. La cour réserve sa réponse et renvoie l'audience au 13 mars.
Dans ses premières réactions à la fin de l'audience, Me Baparapé, un des avocats du journaliste, reste très prudent : " Nous sommes toujours en procédure, il faut avoir de la retenue et savoir raison garder. "
Le directeur de l'information de Crystal News continue d'exercer son métier. Le 13 mars, si la cour estime que les débats sont terminés, elle ouvrira alors la séquence réquisitoires et plaidoiries.